Consultation Notre-Dame-des-Landes : victoire du oui, mais les "anti-aéroport" refusent de lever le camp

Publié le 27 juin 2016 à 7h37
Consultation Notre-Dame-des-Landes : victoire du oui, mais les "anti-aéroport" refusent de lever le camp

DEBAT PAS CLOS - Malgré la victoire du oui au referendum local, les différentes composantes du mouvement anti-aéroport Notre-Dame-des-Landes appellent à poursuivre le combat. Un grand rassemblement est d'ores et déjà prévu les 9 et 10 juillet prochain.

Le oui l'a emporté, mais ils n'envisagent pas pour autant de lever le camp. Dimanche, 55,17% des votants ont choisi de dire "oui" au transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, lors d'un référendum local. Mais les opposants ont réaffirmé que "la lutte se poursuivait dès ce soir".

Depuis le début, les anti-aéroport s'étaient déclarés contre cette consultation, qui, de toute façon, serait selon eux, biaisée. Quelques jours avant le vote, l'EELV Cécile Duflot, venue sur place, avait aussi annoncé que le combat continuerait, dans tous les cas. Dans la soirée de dimanche, après l'annonce des résultats, le mouvement anti-aéroport a réaffirmé sa fermeté, dans une déclaration commune. Pour eux, "cette consultation est basée sur une série de mensonges d’État et radicalement inéquitable".

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"Nous n'allons pas cesser pour autant d'habiter, cultiver et protéger ce bocage"

Et les opposants le réaffirment tout net : ils ne veulent pas partir. "Nous savons que les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont se renforcer", indique le communiqué. "De notre côté, nous n'allons pas cesser pour autant d'habiter, cultiver et protéger ce bocage. Il continuera à être défendu avec la plus grande énergie parce qu'il est porteur d'espoirs aujourd'hui indéracinables face à la destruction du vivant et à la marchandisation du monde."

Sur un autre plan, les associations estiment que tous les recours juridiques n'ont pas été épuisés et argumentent sur ce terrain-là. Dans un premier temps, les opposants appellent notamment les comités de soutien à converger à Notre-Dame-des-Landes pour le traditionnel rassemblement estival anti-aéroport, qui se déroule cette année les 9 et 10 juillet.

Que donnera le bras de fer ? La consultation locale fera-t-elle tout de même avancer cet épineux dossier, né dans les années 1960 ? Sitôt connu l'annonce des résultats, Manuel Valls le Premier ministre a déclaré que "le gouvernement fera appliquer le verdict des urnes", et précisé que "les travaux préparatoires à la réalisation du nouvel aéroport s’engageraient dès l’automne prochain".

"Si la force doit être utilisée, elle doit l'être"

"Les personnes qui occupent illégalement le site du nouvel aéroport devront partir d’ici le début des travaux. L’autorité de l’Etat et les lois de la République s’appliqueront à Notre-Dame-des-Landes comme partout ailleurs dans le pays", a assuré le chef du gouvernement dans un communiqué.

Le président Les Républicains de la Région Bruni Retailleau a lui aussi insisté : "Il faut désormais agir vite. Il faut d'abord évacuer la Zad, qui est une zone de non droit, et ensuite il faut commencer les travaux". Il doit d'ailleurs être reçu lundi par Manuel Valls.

Faudra-t-il employer la force, pour évacuer des Zadistes qui refusent de lever le camp ? C'est sans doute ce qui se profile, estime Alain Mustière, président des Ailes pour l'Ouest, pro-aéroport interrogé ce lundi matin sur France Info. "Je suis un pacifiste, mais les Zadistes ont aussi trop abusé, ont pratiqué des violences sur des entreprises, des véhicules de gendarmerie… Personne ne tolèrerait de tels agissements à sa porte, et si la force doit être utilisée, elle doit l'être."

La participation au scrutin a été particulièrement forte dans le secteur prévu pour l'aéroport : elle a atteint 75% dans la petite commune de Notre-Dame-des-Landes, où le "non" l'a emporté avec 73,57% des voix. A Nantes, le "oui" ne l'a en revanche emporté qu'avec 100 voix d'avance (50,06%).

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La rédaction de TF1info

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