Un syndicat de police reproche aux associations de privilégier les "clandestins" plutôt que les "sans-abri français"

par Youen TANGUY
Publié le 14 janvier 2017 à 16h00
Un syndicat de police reproche aux associations de privilégier les "clandestins" plutôt que les "sans-abri français"

POLÉMIQUE - Quelques jours après que Médecins sans Frontières a dénoncé "des violences policières" à l'égard des migrants, Unsa Police a répliqué ce vendredi dans un communiqué. Joint par LCI, le secrétaire général a dénoncé la "spécialisation" de certaines associations dans l'aide aux migrants, au détriment des "sans-abri français".

Le syndicat n'a pas tardé à répliquer. Dans un communiqué publié ce vendredi, l'Unsa Police est revenu sur les récentes accusations de Médecins sans frontières (MSF). Samedi dernier, l'ONG avait dénoncé "la systématisation des violences policières qui ciblent les centaines de migrants parisiens en errance dans la capitale", avant d'accuser les policiers de disperser parfois les migrants à coup de gaz lacrymogènes et de leur confisquer leurs couvertures.

Dans son communiqué, l'Unsa Police pointe du doigt l'absence de preuve et se réserve le droit de porter plainte pour "diffamation". "En droit français, accuser sans preuve s'appelle de la diffamation", peut-on ensuite lire. "Qu'ils portent plainte s'ils le souhaitent, nous on en reste aux faits", nous explique-t-on au service de presse de MSF. Et le fait est que depuis la publication de notre communiqué, on ne nous a pas signalé de nouveaux vols de couvertures".

Mais c'est une autre partie du communiqué qui a particulièrement attiré l'attention des internautes. Dans la suite du texte, le syndicat reproche à plusieurs associations, dont MSF, d'aider les "clandestins" plutôt que les "Français". "Alors que des dizaines de Français, quels que soient leur origine, sexe ou religion, meurent chaque année de faim, de maladie ou de froid, dans l’indifférence la plus totale, l’UNSA Police s’interroge sur la propension qu’ont ces associations à défendre en priorité les clandestins…, peut-on lire dans le communiqué. Commande politique, cash assuré en termes de subventions, ou les deux ?".  

Il n'est pas questions d'opposer une population contre une autre
Médecins sans frontières

Ces quelques lignes ont suscité de nombreuses réactions, dont certains accusent le syndicat de faire le jeu du Front national en défendant la "préférence nationale. Joint par LCI, le service de presse de Médecins sans frontières dénonce de son côté un discours "très politique" et "déconnecté de la réalité", affirmant qu'il "n'est pas questions d'opposer une population contre une autre". 

Contacté par LCI, le secrétaire général de l'Unsa Police Philippe Capon affirme que le communiqué du syndicat est une "réponse volontairement polémique", mais pas "politique". "La vie d’un homme, c’est la vie d’un homme. Je ne fais pas de différence, mais certaines associations subventionnées se sont spécialisées dans la défense des clandestins", ajoute-t-il. 

Invité de LCI dimanche dernier, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux avait défendu le travail des policiers à Paris, affirmant que ce "que font aujourd'hui les forces de police, c'est de la mise à l'abri de personnes qui sont vulnérables". Le "travail" des policiers, "c'est de continuer à (le) faire, avec toute l'humanité qui est consubstantielle à (leur) responsabilité", a-t-il insisté. "C'est vrai, quelquefois, il peut y avoir une forme de contrainte à mettre à l'abri quelqu'un", avait-il tout de même reconnu.

Bruno Le Roux dément que les policiers aient des instructions pour déloger la nuit les migrants sans-abriSource : Sujet JT LCI
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