Covid à l'école : des experts appellent à une "action ferme" pour protéger la santé des élèves, Blanquer réagit

ALG
Publié le 19 août 2021 à 12h06, mis à jour le 19 août 2021 à 14h16
Des élus locaux réclamaient la fermeture généralisée des écoles, alors que les vacances scolaires débuteront samedi prochain dans le département.
Des élus locaux réclamaient la fermeture généralisée des écoles, alors que les vacances scolaires débuteront samedi prochain dans le département. - Source : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

ALERTE - Une trentaine de médecins, scientifiques, enseignants et chercheurs, appellent à anticiper et préparer la rentrée pour que l'école ne "reste pas le talon d'Achille de la stratégie sanitaire", dans une tribune au Monde. Le ministre de l'Éducation leur a répondu ce jeudi.

"Apres dix-huit mois de pandémie, l'école ne doit pas rester le talon d'Achille de la stratégie sanitaire". Dans une tribune au Monde ainsi intitulée et publiée ce jeudi 18 août, une trentaine de médecins, scientifiques, enseignants et chercheurs, appellent à "une action ferme" pour protéger la santé des élèves à deux semaines de la rentrée.

Le variant Delta "fortement contagieux et circulant intensément chez les enfants et les adolescents (...) se propage actuellement à grande vitesse chez les plus jeunes", écrivent-ils, en s'appuyant sur les exemples à l'étranger. 

"Clusters dans les centres aérés et colonies de vacances"

"Au Royaume-Uni, il s’est principalement diffusé à partir des enfants (...) plus d’un million d’élèves ont été absents au cours du dernier mois d’école", énumère dans sa tribune le collectif rassemblant notamment les épidémiologistes Dominique Costagliola et William Dab, l'infectiologue Gilles Pialoux et le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de médecins libéraux UFML. "Aux Etats-Unis, 121.000 cas d’enfants et d’adolescents ont été rapportés la seule semaine dernière", peut-on aussi lire. Et de poursuivre: "Aux Etats-Unis, au Canada, en Inde, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne… les pédiatres et les sociétés savantes appellent à protéger davantage les moins de 12 ans. A notre tour, aujourd'hui, de tirer la sonnette d'alarme".

Les chercheurs s'appuient également sur des exemples français, à commencer par celui des Landes, où, "à la veille des vacances, le taux d’incidence en milieu scolaire dépassait déjà, de très loin, celui des adultes, même chez les 3-5 ans." Cet été, poursuivent-ils "les clusters se sont multipliés de façon alarmante dans les centres aérés et les colonies de vacances" tandis que "le 2 août, le taux d’incidence chez les 0-9 ans était déjà très élevé, dépassant le seuil de 200 pour 100.000 dans trois régions, alors que leur taux de positivité est le double de celui de la population générale."

Or, rappelle la trentaine d'experts "le Covid-19 peut aussi entraîner des complications à moyen terme", avec "selon la littérature scientifique et les données gouvernementales britanniques, entre 2 % et 8 % des enfants infectés présentent des symptômes persistants."

"Défaillance" du protocole en matière de purification de l'air

C'est pourquoi, selon eux, "des mesures efficaces de prévention des contaminations doivent être adoptées dès la rentrée", prévue le 2 septembre pour tous les élèves.  Quatre niveaux de mesures sanitaires (vert, jaune, orange et rouge) à mettre en place dans les établissements scolaires ont été définis dans le protocole publié le 28 juillet.  "Il faut, sans plus tarder, définir leur niveau territorial d'application, les indicateurs épidémiologiques, ainsi que les seuils déclenchant le passage d'un niveau à l'autre", estime le collectif.

Le masque ne devrait pas être retiré dans les écoles élémentaires, où "la fermeture des classes au premier cas identifié devrait être étendue à tous les niveaux", poursuit la tribune.

Les signataires pointent également la "défaillance" du protocole en matière de purification de l'air. "Les fenêtres doivent être bien plus fréquemment ouvertes et la recommandation d'équiper les établissements de détecteurs de CO2 ne peut suffire: cela doit être la règle", selon ces professionnels qui déplorent "qu'aucune mesure ne vise les cantines".

"Bien sûr que nous sommes prêts"

"Bien sûr que nous sommes prêts" pour la rentrée a lancé le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, en déplacement à Chatenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine ce jeudi et invité à réagir à cette tribune. "Je commence à être habitué à ce genre de tribune, je vous invite à regarder depuis 18 mois toutes les tribunes avant chaque rentrée scolaire", a-t-il souligné, renvoyant notamment à celle de "l'année dernière à la même période pour expliquer qu'il fallait reporter la rentrée scolaire". Il a invité dans la foulée "au maximum d'unité nationale" avant la rentrée, jugeant que "l'année dernière a démontré que les décisions prises n'étaient peut-être pas si mauvaises que cela".

Pour cette nouvelle rentrée, "il n'y a pas de choses qui ne seraient pas attendues, notamment le nettoyage des locaux", a-t-il insisté, se voulant également rassurant sur le fait que "les collectivités commencent à être habituées" à la mise en œuvre des différents protocoles sanitaires. Concernant la question des purificateurs d'air, Jean-Michel Blanquer a indiqué que "c'est un sujet travaillé depuis le début avec le ministère de la Santé" et qui "n'est pas si simple que cela puisque le purificateur n'est pas utile dans toutes les circonstances". Précisant que "c'est une compétence des collectivités locales" mais que "des moyens en appuis des collectivités locales" sont dégagés. Il a en outre évoqué "le déploiement des détecteurs de CO2" également en développement.


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