Covid-19 : que sait-on du protocole sanitaire dans les facs pour la rentrée ?

Publié le 29 juillet 2021 à 16h29, mis à jour le 30 juillet 2021 à 15h58
Covid-19 : que sait-on du protocole sanitaire dans les facs pour la rentrée ?
Source : DAMIEN MEYER / AFP

REPRISE - En septembre, quelles seront les consignes sanitaires à l’université ? Présentiel, barnums de vaccination, aération… Voici les (rares) points qui ont été tranchés pour la rentrée 2021.

À quelques semaines de la rentrée, de quelle manière les étudiants reprendront-ils place sur les bancs de l’université ? Tandis que la quatrième vague de l’épidémie touche le pays, le protocole sanitaire qui s'appliquera dans les facultés n’est pas encore figé. De nombreux points restent à éclaircir, mais quelques objectifs ont été dressés par la ministre de l’Enseignement supérieur.

Pas de pass sanitaire

Le fameux document, qui sera alors demandé pour accéder à de nombreux lieux (les musées, les restaurants ou encore les trains longue distance), ne fera pas son entrée à l’université, nous confirme bien le ministère de l’Enseignement supérieur. Au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron, le 12 juillet dernier, des responsables d’universités s’inquiétaient et appelaient déjà leurs étudiants à se procurer le fameux pass sanitaire. 

"Afin que vous puissiez étudier dans les meilleures conditions, l’université vous encourage à être en capacité de disposer du pass sanitaire à compter de septembre. Le choix de la vaccination relève in fine de la liberté de chacune et chacun, mais il va dans le sens d’une protection collective permettant d’éviter un reconfinement", indiquait par exemple l’université Paris-Est Marne-La-Vallée sur son site internet. 

Un objectif "100% présentiel"

Si la ministre de l’Enseignement supérieur n’y est pas favorable, c’est pour que la rentrée se déroule en présentiel. "L’objectif d’une rentrée en 100% présentiel est plus que jamais maintenu, dans le respect des gestes barrière et du port du masque, qui reste obligatoire", nous précise d'ailleurs le ministère.

Un objectif maintenu donc, mais sans garantie qu’il ne soit pas réajusté en fonction de la reprise de l’épidémie. "La ministre nous demande de préparer (la rentrée) en présentiel, mais aussi d’avoir un plan B en fonction de la circulation du virus", a pu souligner Sylvain Durand, vice-président à la formation de l’Université du Mans, dans les colonnes de Ouest France

Aucun protocole ne sera fixé avant le 23 août, nous explique de son côté La Sorbonne Université, qui assure n’avoir encore eu aucune indication sur les règles en vigueur à la rentrée. "Le ministère et les autorités sanitaires actualisent les protocoles qui ont fait la preuve de leur efficacité au dernier semestre afin de tenir compte de la nouvelle donne que représentent la vaccination et le variant delta", indique simplement le ministère.

Un accent sur la vaccination

En effet, la ministre veut mettre l’accent sur la vaccination des élèves pour une rentrée quasi normale. "Nous faisons tout pour encourager chacun à se vacciner, ce qui est la meilleure façon de pouvoir maintenir nos établissements ouverts", a-t-elle assuré dans un entretien à Ouest France. Concrètement, "des barnums de vaccination seront présents sur les campus dès les premiers jours de septembre" et des situations différentes s’appliqueront selon le statut vaccinal des étudiants. 

Les vaccinés ne seront plus considérés comme cas contacts, à l’instar du reste de la population, et pourront rester sur le campus en cas de proximité avec un malade du Covid, "en cas de cluster ou de circulation active du virus dans un territoire en particulier", d'après le ministère. 

Des étudiants dans la queue du Crous, à Paris, en février 2021
Des étudiants dans la queue du Crous, à Paris, en février 2021 - MARTIN BUREAU / AFP

En revanche, les non-vaccinés devront s’isoler pendant sept jours en cas de contact avec un malade, de l’apparition d’un foyer épidémique ou d’une situation locale considérée comme inquiétante. Et le ministère de rassurer : "Une continuité pédagogique, basée sur l’hybridation des enseignements, sera naturellement ouverte aux étudiants qui sont contacts à risque, soit parce qu’ils ne sont pas vaccinés soit pour d’autres raisons de santé". Ce traitement différencié entre les étudiants impose par ailleurs de l'anticipation et de la pédagogie, selon le Syndicat national des personnels titulaires et contractuels de l'enseignement supérieur (SNPTES), qui demande la mise en place d'"une 'prérentrée vaccinale' pour les étudiants non encore vaccinés et souhaitant l’être". 

Le principe flou des jauges

Mais alors, si la situation épidémique se dégrade véritablement, les jauges pourront-elles faire leur grand retour dans les salles de cours ? C’est ce qu’a laissé entendre Frédérique Vidal à la presse régionale : "Nous pourrons réduire le nombre de places dans les sites où la présence du virus serait détectée, ou dans les départements où le taux de circulation de la maladie serait trop élevé, voire repasser à la vente à emporter pour les repas du Crous". Cela étant, aucune indication n’a été apportée sur le seuil d’alerte qui pourrait mener à ce type de mesures. 

L'aération des salles

Autre point à préciser : l’aération des salles, citée par la ministre. Passera-t-elle par une simple ouverture des fenêtres ou bien par des outils plus sophistiqués, comme des purificateurs d’air ou des capteurs du taux de CO2, qui ont pu être commandés dans certaines écoles ? De son côté, le SNPTES recommande l'installation de ces outils. "Certaines universités s’en préoccupent et seront prêtes à la rentrée pour garantir dans toutes leurs salles de TD ou amphi une teneur maxi en Co2 inférieure à 800 ppm", décrit Franck Saulnier, du syndicat. 

"Ces mesures sont réalisées par des capteurs de CO2, comme à l'université Paris-Saclais ou à l'ESPCI. L’aération de certaines salles sera automatiquement faite à partir des mesures et les salles ne pouvant s’y soustraire seront condamnées dans certains établissements comme à l’université de Lorraine." Pour le moment, ces capteurs de CO2 sont payés directement par les établissements et non par l'État, précise le SNPTES qui "incite les établissements à se saisir de la ligne budgétaire réservée par notre ministère".

Le déjeuner sur place

Dernier point déjà tranché par le ministère : celui du déjeuner des étudiants. "L’accueil des étudiants dans les restaus U demeure la règle comme pour la restauration d’entreprise. Si la situation sanitaire devait s’aggraver significativement alors nous rétablirions le principe de la vente à emporter". Par ailleurs, le repas à 1 euro sera maintenu au mois de septembre, mais seulement pour les étudiants boursiers et les non-boursiers en situation de précarité. 


Caroline QUEVRAIN

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