INTERVIEW - Invité de la matinale de LCI ce mardi, le directeur médical à l’AP-HP estime que la "circulation de fausses informations est inacceptable", en précisant que les personnes qui y participent font, à ce jour, "prendre un risque colossal au quotidien à tous."
"Qu'il y ait 200.000 personnes dans la rue, ça ne me fait absolument rien." Au lendemain d'un nouveau week-end de mobilisation contre l'extension du pass sanitaire, en vigueur depuis ce lundi 9 août, l'infectiologue Enrique Casalino invité de La Matinale de LCI ce mardi, a estimé qu'"aujourd'hui, le discours antivax ne peut plus être écouté" parce que les personnes qui y prennent part "font prendre un risque colossal au quotidien à tous."
À l'heure où le nombre de contaminations quotidiennes s'élève à nouveau à environ 20.000 et le nombre de malades hospitalisés ne cesse de s'accroître dans l'Hexagone, "cette circulation de fausses informations est inacceptable", a insisté le directeur médical à l’AP-HP.
"Nous avons tous une responsabilité du collectif"
"Je pense qu'il y a un temps pour l'information, il y a un temps pour convaincre et un temps pour appliquer les règles", a-t-il poursuivi, estimant, au sujet de la vaccination obligatoire notamment, "que le moment de se poser la question est arrivé".
"Je comprends qu'il y a des réticences et je les respecte, mais je pense que pour les soignants et la fonction publique en général, nous avons tous une responsabilité vis-à-vis collectif (...) et aujourd'hui dire 'je ne me fais pas vacciner' c'est prendre un risque individuel, mais surtout faire courir un risque à la collectivité", a-t-il ajouté, alors que les soignants et d'autres professions en contact avec des publics fragiles ont jusqu'au 15 octobre pour présenter un schéma vaccinal complet.
La réanimation "est une épreuve très douloureuse", a-t-il insisté, évoquant "des horaires de visite contraints, des soins très lourds, une humanité violée."
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Or, face à ce risque, il a rappelé que "le vaccin réduit au moins de moitié le risque de nouvelles acquisitions et également le risque de contaminer de nouvelles personnes". Toutefois, "il ne faut pas penser que parce qu'on est vacciné, tout est réglé" a insisté l'infectiologue qui appelle à "continuer à appliquer les gestes barrières".