Crack à Paris : Matignon autorise de nouvelles salles, sauf celle du XXe arrondissement

TG
Publié le 15 septembre 2021 à 17h28
Crack à Paris : Matignon autorise de nouvelles salles, sauf celle du XXe arrondissement
Source : JOEL SAGET / AFP

DROGUE - Le Premier ministre Jean Castex a donné mercredi son feu vert à la maire de Paris Anne Hidalgo pour aménager de nouveaux sites d'accueil des consommateurs de crack.

Jean Castex donne son feu vert pour de nouvelles salles de shoot à Paris. Le Premier ministre a autorisé ce mercredi la mairie à aménager de nouveaux sites d'accueil des consommateurs de crack. Une solution destinée à endiguer ce fléau qui impacte considérablement la vie des habitants du nord-est de la capitale.

Dans un courrier, le chef du gouvernement précise qu'il veut "offrir aux consommateurs des lieux de repos et un parcours de sevrage de qualité" et poursuivre le déploiement de "l'offre de soins" dans le cadre du plan crack signé en 2019 entre l'État et la Ville. "La création de nouveaux lieux dédiés à l'accueil et au repos sera soutenue par les services de l'État" sous réserve d'une offre et d'une localisation adaptées, écrit Jean Castex.

Ces salles "sont une solution"

S'il n'évoque pas explicitement l'aménagement de nouvelles salles de consommation à moindre risque (SCMR), dites "salles de shoot", sujet de crispation politique et avec les riverains, le Premier ministre confirme que les quatre nouveaux sites, proposés fin août par Anne Hidalgo, ont "vocation à s'inscrire dans le cadre expérimental offert par la loi du 24 janvier 2016. Le gouvernement prendra l'initiative de proroger", précise Jean Castex, avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté en Conseil des ministres le 6 octobre.

La loi adoptée en 2016, sous la présidence de François Hollande, a autorisé l'expérimentation des SCMR jusqu'en 2022. Deux structures de ce type ont été lancées depuis, à Strasbourg et à Paris. Les SCMR sont "une solution", car elles permettent "d'accompagner des consommateurs de drogue vers le sevrage", a acté Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres. Une mise au point qui ne doit rien au hasard : la question divisait jusqu'au sein du gouvernement, entre la ligne dure adoptée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et celle du ministre de la Santé Olivier Véran, dont le cabinet a jugé "positif" le bilan des deux structures. 

"Totalement impossible" d'en installer une près d'une école

Jean Castex souligne cependant la "difficulté évidente" que pose l'un de ces quatre sites envisagés par la mairie, vers la station de métro Pelleport, situé à quelques mètres d'une école et sur lequel le maire du XXe arrondissement Eric Pliez doit s'expliquer mercredi soir avec les riverains. Gabriel Attal s'est montré encore plus clair sur ce projet de Pelleport.

"Ce qui nous semble juste totalement impossible, (c'est) d'installer une de ces salles à proximité immédiate d'une école comme ça a été proposé par la mairie de Paris", a-t-il déclaré, interrogé par l'AFP. "Installer ce dispositif qui vise à accueillir des toxicomanes, pour les accompagner vers le sevrage, collé à une école, on a dit 'c'est non'", a-t-il insisté, incitant la mairie à faire "d'autres propositions"

Jeudi, l'entourage d'Anne Hidalgo avait pourtant assuré à l'AFP que la maire ne renoncerait pas à ce projet, malgré la levée de boucliers qu'il suscite dans le quartier.


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