Crash de l’avion d’EgyptAir : "Sans mon fils, je ferais partie des victimes"

Publié le 21 mai 2016 à 15h17
Crash de l’avion d’EgyptAir : "Sans mon fils, je ferais partie des victimes"

TÉMOIGNAGE - Samir S., un retraité parisien de 66 ans, avait réservé son billet d’avion avec un ami de longue date afin de s’envoler pour le Caire mercredi soir. La veille, il a finalement dû annuler son vol pour son fils. Il raconte son histoire à metronews.

Il a encore du mal à réaliser ce qui est arrivé. Vendredi 20 mai au soir, Samir S. se trouve à la terrasse d’un café égyptien dans le 10e arrondissement parisien. Sur place, on ne parle que du drame dont on ne connaît pas encore les raisons. Un verre de thé et son narguilé à la main, il raconte à metronews comment il a évité le pire : "Mon ami Ahmed avait réservé nos deux billets d’avion chez EgyptAir quelques semaines plus tôt. Mardi matin, alors que je m'apprêtais à faire mes bagages, mon fils m’a appelé. Il avait besoin que je l’accompagne à un rendez-vous administratif à l’université jeudi matin."

Très soucieux de la scolarité de son fils en faculté de médecine, le professeur de maths à la retraite prend alors la décision de repousser son vol. "J’ai appelé Ahmed pour le lui expliquer", relate cet homme de 66 ans qui hésite à esquisser un sourire, en pensant à la chance qu’il a eue. Le jour du départ, son ami, un antiquaire franco-égyptien qui vit entre les deux pays et dont la famille est retournée vivre en Egypte, passe un dernier appel à Samir depuis l’aéroport : "Il m’a appelé avant de décoller pour savoir si j’avais pris un autre billet. Je lui ai dit que je viendrai la semaine prochaine."

"Je n’y croyais pas, j’étais sous le choc"

"Quelque temps après, il m’a rappelé à deux reprises et j’ai loupé ses appels. Il pensait que j’avais décroché et disait 'allo' à ma messagerie." Sur les deux messages vocaux laissés aux alentours de 00 h 30 et que metronews a pu écouter, on entend l’homme parler avant que le son ne soit étouffé. Samir tentera de le rappeler à plusieurs reprises, en vain. Le lendemain matin, alors que l’annonce d’un crash est diffusée par les médias égyptiens et français, le père de famille qui habite le 13e arrondissement est, comme prévu, avec son fils à la fac.

"Mon téléphone a sonné, c’était un ami. Il pensait que j’avais pris cet avion, il semblait très inquiet. Je lui ai dit que seul Ahmed avait embarqué pour ce vol et c’est là qu’il m’a annoncé la nouvelle. Je n’y croyais pas, j’étais sous le choc", détaille, le regard triste, cet ancien professeur d’un lycée de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), avant d’ajouter : "Sans mon fils, je ferais partie des victimes."

Sa femme et ses deux filles l'attendaient

Celui avec qui il était ami depuis une trentaine d’années venait de s’envoler pour l’Egypte afin de réceptionner un conteneur, qu’il avait fait partir de France dans le cadre de son travail. Sa femme ainsi que ses deux filles l’attendaient au Caire, dans la nuit de mercredi à jeudi. "C’était quelqu’un de très gentil et serviable qui se rendait au pays tous les deux mois pour son travail et sa famille." Malgré le drame, Samir S. n’a pas annulé son prochain vol.

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Sur Facebook depuis jeudi, plusieurs internautes égyptiens diffusent des photos des victimes avec des messages de condoléances. Parmi elles se trouvait un couple, dont le mari était médecin et la femme professeure d’une université du Caire. Cette dernière, atteinte d’un cancer, était venue en France pour des soins médicaux. Ils avaient laissé trois enfants en bas âge à leurs grands-parents.

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La rédaction de TF1info

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