Crise en Guyane : un milliard d'euros d'engagements, l'Etat sort le chéquier

Publié le 1 avril 2017 à 17h04, mis à jour le 1 avril 2017 à 18h22
Crise en Guyane :  un milliard d'euros d'engagements, l'Etat sort le chéquier

MOUVEMENT SOCIAL - Après des jours de négociations, l'état sort son carnet de chèques : par l'entremise de Mathias Fekl et d'Ericka Bareigts, l'Etat français promet "un milliard d'euros d'engagements" aux collectifs citoyens.

Les négociations entre les collectifs protestataires et citoyens et les ministres Matthias Fekl et Ericka Bareigts (Outre-mer) ont commencé à Cayenne afin de sortir de la crise qui agite le territoire depuis plusieurs semaines. Ce samedi 1er avril, certains barrages ont même été levés, dans l'attente des propositions du gouvernement. La délégation guyanaise s'était présentée devant les ministres avec un cahier de revendications de plus de 400 pages, rédigées par des collectifs appuyés par des élus.

"Nous savons que la crise est profonde et touche tout un territoire", a déclaré Matthias Fekl devant une délégation d’une cinquantaine de personnes, reçue à la préfecture de région à Cayenne. Il y a un "besoin de réponses immédiates, mais aussi d’un travail au long cours", a-t-il poursuivi. Il a précisé que les engagements touchaient la sécurité, la justice, l'éducation ou la santé. Le total a été chiffré à 1,085 milliard d’euros par Ericka Bareigts. 

Ce qu'ont annoncé les ministres ...

Cette annonce n'est pas la seule. Selon Outre-Mer 1ère, le ministre de l'Intérieur a annoncé un renfort d'une cinquantaine de policiers et gendarmes sur le territoire en 2017 et 90 en 2018. Le nombre de réservistes passera de 200 à 300 personnes et un état-major de sécurité sera installé à Cayenne. Un échographe sera installé "dans les meilleurs délais à l'aéroport Félix-Éboué". 

Sur le plan sanitaire, le projet de cession du Centre Medical de Kourou est abandonné et le gouvernement a confirmé des aides pour l'hôpital de Cayenne. Côté éducation, il annonce une enveloppe de 400 millions d'euros pour la construction de collèges, lycées et écoles. L'Etat annonce des dotations pour les filières agricoles, du bois et de la pêche, ainsi qu'une dotation exceptionnelle à la Collectivité territoriale de Guyane pour le paiement et le soutien des entreprises locales.

 Il a également été annoncé une cession de 250.000 hectares de terres pour permettre la construction de nouveaux logements et notamment des logements sociaux. L'exécutif a déjà validé un certain nombre de décisions, telle la création d’un Tribunal de grande instance et d’un centre pénitentiaire à Saint-Laurent du Maroni, la deuxième ville du territoire. "Nous allons engager une action diplomatique avec les pays voisins pour que les questions de sécurité soient engagées. Notre diplomatie est d'ores et déjà engagée pour la mise en œuvre des accords internationaux", a déclaré Ericka Bareigts.

Et maintenant ?

Ces propositions faites, il faut qu'elles soient acceptées. Le seront-elles ? Rien n'est moins sûr. Pour Olivier Goudet, secrétaire général de l'UTG-CACL, l'un des syndicats ayant voté la grève générale, "ce n'est pas assez!", indique France-Guyane. 

"Pour ne pas mentir, il y a eu des réponses apportées, mais la population guyanaise a un retard de 50 ans. Ce n'est pas avec ces promesses que nous allons remettre à flot la sécurité, l'économie, le système de santé (...) L'ensemble des acteurs qui compose le collectif va se réunir pour débattre des propositions qui ont été faites et nous allons revenir vers les ministres", a-t-il déclaré auprès de nos confrères. Jean-Michel Chemin, secrétaire général de l'UTG a confié à LCI en fin d'après-midi que ces propositions allaient être étudiées mais il a regretté ce plan d'urgence en lieu et place d'un "plan de développement durable", a-t-il déclaré. 


La rédaction de TF1info

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