ECONOMIE - L'Insee a annoncé ce jeudi que la croissance du PIB au deuxième trimestre était restée nulle. Dans la foulée, le ministre des Finances Michel Sapin a baissé fortement sa prévision pour l'année, de 1% à 0,5%.
Jeudi noir pour le gouvernement. La première estimation de la croissance du deuxième trimestre par l'Insee, publiée ce jeudi, est une déception : au lieu du "retournement"
qu’espérait François Hollande
en mai, l’économie française a une nouvelle fois stagné, la croissance restant nulle pour le deuxième trimestre consécutif. Dans la foulée, l'exécutif a donc bien été forcé de réviser à la baisse ses objectifs pour l'année.
Le ministre des Finances Michel Sapin admet ainsi, dans une tribune publiée par
Le Monde
, que la France connaîtra cette année une croissance "de l'ordre de 0,5%". Révisant, donc, l'objectif initial de 1%. Quant à 2015, le ministre a ajouté qu'il ne croyait pas à un chiffre "très supérieur à 1%". Par conséquent, la faible croissance conjuguée à une inflation peu vigoureuse se traduira par un déficit public "supérieur à 4% du Produit intérieur brut en 2014", a-t-il encore indiqué, au lieu d'une prévision antérieure de 3,8%.
Abandonner l'objectif des 3% ?
Depuis le printemps, les indicateurs économiques annonçaient la déception. La production industrielle a reculé de 0,5% au deuxième trimestre, le déficit commercial ne se résorbe pas et les défaillances d'entreprises se poursuivent. Seule la consommation des ménages, éternel soutien de l'économie en France, a tenu le choc (+1% au deuxième trimestre). Mais la très faible inflation (les prix ont reculé de 0,3% en juillet) fait peser la menace de tomber
dans une spirale déflationniste
. L'exécutif s'était d'ailleurs employé ces dernières semaines à préparer les esprits à des temps économiques "difficiles",
selon l'expression du Premier ministre Manuel Valls
.
Suite à la publication de ce chiffre et de ces prévisions, Paris doit désormais faire face à la Commission européenne. Dans sa tribune, Michel Sapin demande d'"adapter le rythme de la réduction des déficits publics à la situation économique actuelle". Plus explicite, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, juge dans un entretien aux
Echos
"inévitable" d'abandonner l'objectif de ramener le déficit public de 3% du PIB en 2015. "Ces seuils ont été fixés avant la crise. Et aujourd'hui, il y a une nouvelle situation. On est dans une possible déflation. Il faut en tenir en compte", ajoute-t-il. Et d'en appeler "immédiatement à un débat public national sur ce sujet". Assurément, il y en aura un à la rentrée.