Cyclone Irma : il était venu en vacances, Julien vit un cauchemar à Saint-Martin

par Claire CAMBIER
Publié le 8 septembre 2017 à 20h13, mis à jour le 8 septembre 2017 à 21h30
Cyclone Irma : il était venu en vacances, Julien vit un cauchemar à Saint-Martin

TÉMOIGNAGE - Partis en vacances avec son frère et sa petite amie, un jeune Français est aujourd'hui "coincé" sur l'île, sans aucun moyen pour regagner la métropole. "Coupé du monde", sans Internet, ni télévision, la situation l'inquiète. Sans compter que les vivres s’amenuisent. Il nous raconte.

"On a l’impression d’être abandonnés", souffle Julien Choquet. Ce touriste français est actuellement bloqué à Saint-Martin avec son frère et la petite amie de ce dernier. Partis en vacances sur cette île française paradisiaque, leur séjour est rapidement devenu un cauchemar.

Arrivés sur place le 24 août, ils ne réalisent que tardivement l'ampleur du danger. Le week-end dernier, exactement. "On avait notre vol de retour le mercredi, on a bien appelé Air France pour tenter d'avancer notre vol mails ils nous ont dit de ne pas nous inquiéter, que le vol serait maintenu." S'ils souhaitent partir plus tôt, les billets seront à leur frais : 1400 euros chacun. La note est trop salée pour ces trois jeunes Français, surtout, ils ne réalisent pas encore les dégâts que va provoquer Irma. Lundi, leur vol sera finalement annulé.

"Nous logions en bord de mer, dans des bungalows à Cul-de-sac, il était hors de questions de rester là alors que l'ouragan arrivait" explique Julien, "on est partis trouver refuge dans la partie hollandaise". Les voilà à l'Alegria Boutique Hotel, non loin de l'aéroport. Un hôtel en dur, qui les place en sécurité. C'est ici qu'il subisse le cyclone. "C'était une véritable machine à laver, on a vu des scènes d'apocalypse", relate le jeune homme, encore sous le choc. Avant d'ajouter : "Enfin je ne vais pas me plaindre, on a un toit, on a énormément de chances".

Depuis, Julien, son frère et son ami tentent de "survivre" : le plein de vivres effectués avant leur départ de Cul-de-sac commence à se réduire comme peau de chagrin. Heureusement, la solidarité s'organise. Suite à la panne d'électricité générale, "hier, on a vidé le frigo d'un voisin, un restaurateur et on a partagé un grand repas." Il estime qu'ils sont une cinquantaine de touristes européens dans cet hôtel, comme eux, un peu perdus. 

"On n'a pas Internet, on n'a pas la télévision, alors on n'a pas trop de nouvelles de ce qui se passe, on ne sait même pas ce que sont devenus nos amis", des locaux qui travaillaient à proximité de leur bungalow. Les nouvelles passent difficilement, Julien est en contact avec sa mère, en métropole, qui poste des nouvelles de lui sur Twitter pour faire bouger les choses. C'est elle également qui a réussi à joindre la cellule de crise. 

"Un camion de pompiers français va peut être venir nous chercher pour nous mettre dans un abri", rapporte-il sans certitude. "Mais rien n'est prévu pour nous rapatrier", s'énerve-t-il. "On a l'impression d'être abandonnés". Seules quelques bribes d'informations arrivent jusqu'à eux. Parfois, un peu déformées. "On a entendus qu'il y avait des pilleurs du côté français et que l'armée néerlandaise allait peut-être être déployée." 

Comme son frère et son amie, il espère être rapidement de retour en métropole. "On ne dort pas, on ne mange pas beaucoup, ce matin je me suis réveillé les larmes aux yeux, on a l'impression d'être au milieu d'un chaos, mais on essaye de garder le moral, on est vivants."

De son côté, la préfecture nous explique que les évacuations ont débuté ce vendredi, après que l'aéroport a pu être nettoyé. Seuls des avions petits porteurs peuvent atterir pour le moment, obligeant les autorités à recenser les cas prioritaires dont les blessées et les malades. Les touristes seraient les prochains sur la liste.


Claire CAMBIER

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