Dames pipi de Paris : leur sort reste en suspens jusqu’au 29 septembre

par Sibylle LAURENT
Publié le 8 septembre 2015 à 15h06
Dames pipi de Paris : leur sort reste en suspens jusqu’au 29 septembre

SOCIAL - Nouveau renvoi pour le dossier des dames-pipi de Paris : le juge professionnel qui a examiné ce mardi leur cas, ne rendra sa décision que le 29 septembre prochain. Les anciennes employées de toilettes de Paris demandent à être reprises par le nouveau gestionnaire des lieux.

"On est tous dégoûtés." Abbes Kaddir, délégué syndical FO, sort de l’audience. C’était ce mardi que le dossier concernant la situation des dames pipi des lavatories de Paris était examiné par un juge professionnel. La décision était espérée aujourd’hui, elle aura en fait lieu le 29 septembre prochain. Il faut patienter, encore. "On était positif, on attendait de sortir avec le sourire, que la nouvelle société reprenne les agents, et qu’elles reprennent leur travail", glisse, déçu, Abbes Keddir. "On pensait faire une petite fête en sortant avec les dames."

Les "dames", ce sont les employées des lavatories de Paris, autrement appelées "dames-pipi". Elles étaient jusqu’au 30 juin dernier employées par Stem propreté qui gérait les toilettes publiques de plusieurs lieux touristiques à Paris, jusqu’à ce qu’un appel d’offres attribue le marché à 2theloo. Une société néerlandaise qui n’a pas l'air de vouloir s’embarrasser avec ces anciennes salariées, travaillant sur les lieux depuis des dizaines d’années, ayant souvent dépassé la soixantaine. Depuis le début de l’été, Force Ouvrière agite la convention collective de la propreté, qui oblige le nouvel employeur à reprendre les anciens salariés.

"On va les embêter jusqu'au bout"

C’est sur cet argument qu’au début de l’été, six employées, soutenues par le syndicat, ont déposé un dossier aux Prud’hommes. L’instance avait examiné l’affaire le 27 août dernier, et décidé de la confier à un juge professionnel. Ce mardi, lui-même a annoncé qu’il ne rendrait sa décision que le 29 septembre.  "C’est peut-être parce que trois autres dossiers soutenus par la CFDT passent le 28 septembre", indique Abbes Kaddir. "Peut-être que le juge a voulu rendre toutes les décisions en même temps."

Quoi qu’il en soit, il faut attendre, patienter encore. Sans employeur, ni salaire. Et ça devient dur pour les "dames". "On attend depuis le 22 juillet", soupire Abbes Keddir. "Et depuis le 10 juillet, ces dames n’ont plus de salaires. Elles sont âgées, la plupart sont suivies médicalement parlant, elles ont besoin de ces ressources pour leur famille." Mais ils s’accrochent. Mi-fatalistes, mi-rageurs. "C’est malheureux. Mais bon. La vie est comme ça", soupire Abbes Kaddir. "Mais on va attendre ! On va les embêter jusqu’au bout !"

Le délégué FO garde espoir : "L’audience d’aujourd’hui s’est bien passée, notre avocat a mis le paquet. On a vu l’avocat de la mairie de Paris, qui nous soutient et défend la reprise des salariés par 2theloo. Je pense que le juge a bien écouté tout le monde." Mais dans le fond, il n'est sûr que d'une chose :  "Le 29 septembre, elles auront enfin un employeur. Lequel ? On ne sait pas encore."

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Sibylle LAURENT

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