Décès de Maryam Mirzakhani, la première femme "Nobel" de mathématiques

DISPARITION - Maryam Mirzakhani, mathématicienne iranienne et première femme lauréate de la médaille Fields en 2014, la plus prestigieuse récompense dans cette discipline, est décédée à 40 ans d'un cancer aux Etats-Unis, ont annoncé samedi un proche et des médias iraniens.
Une énorme émotion dans la communauté scientifique. "Une lumière s'est éteinte aujourd'hui. Cela me brise le coeur... partie bien trop tôt", a écrit Firouz Michael Naderi, scientifique américano-iranien et ancien de la Nasa, sur Twitter et Instagram au petit matin samedi. "Un génie? Oui, mais aussi une fille, une mère et une épouse", a-t-il poursuivi dans un autre message accompagné d'une photo en noir et blanc de Maryam Mirzakhani, coupe courte et regard clair fixé vers l'objectif.
Selon des médias iraniens dont l'agence Mehr, Maryam Mirzakhani est décédée "d'un cancer dans un hôpital américain". Née en 1977, Maryam Mirzakhani était devenue en 2014 la première femme lauréate de la plus prestigieuse récompense en mathématiques, la médaille Fields, considérée comme le "prix Nobel" de la discipline. Professeur à l'université américaine de Stanford, cette spécialiste de la géométrie des formes inhabituelles avait découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d'objets avec des surfaces hyperboliques, comme par exemple une selle de cheval.
"Dotée d'une parfaite connaissance d'un éventail très divers de techniques mathématiques et de cultures mathématiques disparates, elle maîtrise une rare combinaison de capacités techniques, d'ambition audacieuse et une profonde curiosité", écrivait le Congrès international des mathématiciens (ICM) en annonçant sa récompense. "C'est un grand honneur et je serai heureuse si cela encourage de jeunes femmes scientifiques et mathématiciennes", avait alors déclaré Maryam Mirzakhani. "Je suis convaincue que de nombreuses autres femmes recevront ce type de récompense dans les prochaines années."
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Enfant, Maryam Mirzakhani rêvait d'être écrivain mais la fièvre des chiffres et des équations la prend au collège, pour ne plus la quitter. "C'est amusant, c'est comme faire un puzzle ou résoudre une énigme policière", assurait avec simplicité celle qui se fit déjà remarquer lorsque, adolescente, elle remporta les olympiades internationales des mathématiques deux années de suite, en 1994 et 1995, avec un score parfait à l'issue de la seconde édition. Vendredi, Firouz Michael Naderi avait mis en ligne une photo de la jeune femme en train d'écrire des formules mathématiques sur un tableau noir avec ce message : "C'est quelqu'un de très réservé mais envoyez-lui vos pensées positives et vos énergies positives".
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