Décès de Naomi Musenga : des agents du Samu 67 portent plainte après avoir été menacés

SAMU - Après avoir reçu des menaces, des agents du Samu du Bas Rhin ont porté plainte. Les syndicats de ce Samu mettent en avant de conditions de travail difficiles. Un psychologue avait dû intervenir en novembre dernier en raison de deux salariés en détresse, soit un mois et demi avant la mort de Naomi Musenga. Le directeur des hôpitaux de Strasbourg souligne quant à lui une situation "normale" le jour de l'appel.
Une situation insoutenable. C’est ce que dénoncent les syndicats du Samu du Bas-Rhin. Selon eux, l’opératrice qui a refusé de prendre en charge Naomi Musenga n’est pas la seule responsable. Pour mieux comprendre ce qui semble être une négligence grave, ils demandent de prendre en compte le contexte : "avec 2000 à 3000 appels par jour et seulement deux médecins au Samu, (il) est tout simplement impossible" pour les agents de transférer chaque appel pour lesquels ils ont un doute aux médecins régulateurs, selon Christian Prud’homme, secrétaire général contacté par nos confrères du Parisien. Les responsables de la CGT confirment et pointent du doigt le manque de personnel dans l'établissement.
En novembre dernier, un psychologue a dû intervenir pour faire face à la détresse des opérateurs. "Sa présence fait suite au ressenti des agents d’une souffrance au travail" détaille le rapport du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail) du 9 novembre 2017. Deux personnes avaient préalablement "craqué" et " ont dû réalisé un bilan aux urgences".
Christophe Gautier, le directeur des hôpitaux de Strasbourg, tient cependant à nuancer ces éléments : "Il n'y avait pas ce jour de conditions particulières ou exceptionnelles", a-t-il précisé sur LCI. L'opératrice qui était selon lui "expérimentée" venait de reprendre son poste après quinze jours de vacances. Elle entamait son deuxième jour de travail consécutif et était en poste depuis trois heures.
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Mort de Naomi Musenga : "Les conditions de travail étaient normales" assure le directeur des hôpitaux de Strasbourg sur LCI
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"Un agent s'est fait agressé verbalement"
Aux difficulté du travail au quotidien s'ajoutent, depuis la révélation de la mort de Naomi, les menaces pour les employés sur Samu du Bas Rhin. Celui-ci reçu de nombreuses menaces de mort et appels menaçants. Des rondes d’agents de sécurité privé ont été mises en place depuis ce vendredi, dans le centre logistique de Hautepierre où est installé le Samu. Des agents du Samu ont porté plainte", a indiqué de son côté la direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), qui ne souhaite pas donner plus de détails sur le nombre de plaintes et les motifs, invoquant des impératifs de confidentialité. "Un agent, qui s'est fait agressé verbalement, a déposé plainte", a confirmé une source syndicale.
Sur France Bleu Alsace, Sylvain Poirel, délégué CGT, a indiqué que vendredi "quatre agents ont été menacés directement sur les réseaux sociaux et une sur les quatre n'a pas pu rentrer chez elle par crainte de représailles d'individus présents sur le lieu de son domicile".
Après plusieurs jours et des appels au calme de la famille de Naomi Musenga, "le nombre d'appels agressifs est en régression", a indiqué samedi l'hôpital. Néanmoins des mesures de sécurité particulières sont maintenues.
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