DE MAUVAIS GOÛT - Des dizaines de bus ont été affrétés pour transporter les migrants de Calais vers les différents centres d’accueil et d’hébergement (CAO) de France, ce lundi. Parmi eux, des cars affichant un slogan malvenu, que LCI ne s'est fait expliquer par aucun interlocuteur.
"Au bout de vos rêves". Tel est le slogan, un brin sarcastique, de certains des bus affrétés pour transporter les migrants de Calais vers les centres d’accueil et d’hébergement (CAO). Appartenant à la société Voyages Moleux, ces bus gris flambant neufs se suivent pour évacuer la "Jungle" de Calais ce lundi. A leur bord, des dizaines de réfugiés arrivés au péril de leur vie pour fuir les conflits armés en Irak, en Syrie, en Erythrée ou encore en Afghanistan.
Le slogan sur certains bus au départ des CAO est pour le moins sarcastique #calais #migrants @LCI pic.twitter.com/rBWchO7DZA — Youen Tanguy (@Youen_Tanguy) 24 octobre 2016
La peste ou le choléra ?
Professeurs des écoles, médecins, fonctionnaires, étudiants… ils ont tout quitté et parfois tout perdu. S’ils aspiraient à un avenir meilleur en venant en Europe, les migrants de Calais ont passé plusieurs mois sous des tentes dans un camp de fortune, à vivre dans des conditions de précarité extrême, stimulés par l’envie inépuisable de rejoindre le Royaume-Uni.
Près de deux ans après le début de la crise migratoire que l’on connait, le gouvernement a organisé le démantèlement du bidonville et le placement des migrants dans plusieurs centres d’accueil et d’hébergement (CAO), répartis partout en France.
Leur revient désormais le choix de s’éloigner de leur objectif durement atteint, en montant à bord de bus leur proposant d’aller "au bout de leur rêve", ou comme quelques centaines, d’aller se cacher dans les bois aux alentours dans l'espoir de passer entre les mailles du filet. A ce titre, peut-on parler de rêves ? Contacté par LCI, le siège de la société de transport nous a conseillé de nous adresser "au bureau de Calais", lequel n’a pas souhaité réagir. Joint par nos soins, le département du Pas-de-Calais a lancé la patate chaude à la préfecture, responsable du transport dans le dossier du démantèlement. Là encore, silence radio.