EDUCATION - Le gouvernement détaille ce mercredi en fin de matinée les mesures de sécurité pour les écoles. L’idée : rassurer parents, élèves et enseignants.
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A l'approche de la rentrée, le 1er septembre prochain, le gouvernement veut montrer qu’il prend très au sérieux la menace terroriste qui pèse sur les écoles. Trois ministres, Najat Vallaud-Belkacem (Education), Bernard Cazeneuve (Intérieur), et Stéphane Le Foll (Agriculture, pour les lycées agricoles) vont ainsi détailler leurs mesures lors d’une conférence de presse, ce mercredi en fin de matinée. 64.000 établissements scolaires sont concernés.
► Pourquoi ces précautions ? Les enseignants font partie des nombreuses cibles citées par le groupe Etat islamique (EI). Dans un numéro de novembre 2015, Dar-al-Islam, la revue francophone de propagande de l'EI, appelait à "combattre" et "tuer" les fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012, Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse, devant l'établissement puis dans la cour.
► Quelles nouveautés ? La plupart des mesures qui vont être dévoilées ont déjà été annoncées : pendant l'été, une circulaire datée du 29 juillet adressée aux préfets et aux recteurs énumérait plusieurs dispositions, qui s'ajoutaient à de précédents textes publiés après les attentats du 13 novembre.
► N’y a-t-il pas un risque de psychose ? A trop communiquer sur le sujet, le risque est grand d’obtenir l’effet inverse : faire peur aux élèves, aux parents et aux professeurs, au lieu de rassurer. "Il faut trouver le juste équilibre et ne tomber ni dans le déni ni dans la psychose", explique Francette Popineau, la nouvelle co-secrétaire générale du premier syndicat des enseignants du primaire, le SNUipp. "Il faut rassurer la communauté éducative, mais ne pas mettre l'accent uniquement là-dessus".
► Des limites ? Elles sont d’abord humaines. Francette Popineau, du SNUipp souligne que la surveillance aux abords de l'école est "absolument impossible" si elle doit être assurée par le personnel de l'établissement. Philippe Tournier, à la tête du principal syndicat des personnels de direction, rappelle que les écoles, collèges et lycées ne disposent d'aucun personnel de sécurité, "alors que la moindre boutique de T-shirts a un vigile qui fouille les sacs à l'entrée".
Valérie Marty, présidente de la Peep, une des fédérations de parents d'élèves, en appelle au "bon sens". "En maternelle par exemple, les parents sont en général très vite identifiés par le personnel de l'école, c'est assez simple de pouvoir contrôler les entrées". Elle demande de ne pas interdire l'accompagnement des tout petits par leurs parents en petite section, comme certains directeurs l'avaient fait l'an passé.