En 10 ans, la taxe foncière a grimpé de près de 30%

Publié le 19 octobre 2021 à 14h22
En 10 ans, la taxe foncière a grimpé de près de 30%
Source : Istock

ENVOLÉE - Cet impôt, qui concerne une majorité de ménages en France, a progressé jusqu’à 37,5% sur la dernière décennie, une percée enregistrée à Nantes. Cette flambée est liée à la hausse récente de taxes annexes et la suppression de la taxe d’habitation.

D’année en année, les chiffres ne cessent de grimper : à chaque rentrée, la facture de la taxe foncière ne cesse de s’alourdir, et la hausse ne semble pas près de s’arrêter. Entre 2010 et 2020, cette taxe a bondi de 27,9%, révèle le 15e Observatoire national des taxes foncières de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), relayé par Le Parisien. Et sur les cinq dernières années, cette hausse se chiffre à 11,4%. Cette flambée concerne de nombreux Français : 58% des ménages étaient propriétaires d’au moins un bien immobilier en 2020 selon l’Insee, et près de 33 millions d’avis d’imposition avaient été distribués cette année-là. 

Dans le trio de tête des villes les plus marquées par cette augmentation de la taxe foncière, on trouve Angers, Amiens et Grenoble, qui affichent une hausse spectaculaire de 55% environ sur la dernière décennie. Autres villes où la facture flambe : Nantes et Lille, qui enregistrent respectivement une hausse de 37,5% et 37% ces dix dernières années, ou encore Orléans, où la taxe a progressé de 9% sur l’année écoulée. 

En tout, le produit de la taxe foncière a bondi de 50% en dix ans, se hissant à 35,3 milliards d’euros en 2020. "Ça va empirer encore : sur dix ans, les taxes foncières ont augmenté de trois fois l’inflation et de trois fois l’augmentation des loyers", indique Christophe Demerson, président l’UNPI, sur LCI. Mais outre ces percées marquantes, la facture n’a augmenté que de 1% seulement entre 2020 et 2021 dans les 50 plus grandes villes françaises, grâce notamment à un taux de revalorisation des bases locatives très limité. 

Suppression de la taxe foncière et "taxes satellites"

Lorsque la facture s'envole, c'est la revalorisation nationale des bases locatives, fixées chaque année par le Parlement dans la loi de finances et sur lesquelles l’impôt est calculé, qui est en cause : en dix ans, elles ont bondi de 14,2%, relève Le Parisien. Les taux décidés par les maires sont aussi en hausse, et la tendance est appelée à perdurer. Selon une étude de l’Association des maires de France et de la Banque des territoires publiée en mai dernier, plus d’un tiers des communes interrogées prévoyaient une hausse de la fiscalité en 2021. 

La suppression de la taxe d’habitation joue aussi un rôle dans cette flambée, puisque les dotations de l’État aux collectivités locales pour remplacer ces fonds ne sont pas toujours suffisants, les obligeant à faire grimper le prix de la taxe foncière pour compenser les pertes. "C’est un véritable scandale", s'irrite Christophe Demerson. "C’est le grand vide, les élus sont inquiets, il y a beaucoup de fables mais c’est une nouvelle fois les Français propriétaires qui vont devoir taper au portefeuille pour compenser cette taxe", poursuit-il. 

Mais la levée de la taxe d’habitation a permis en revanche aux 80% de Français qui en étaient déjà totalement exonérés d’économiser plus de 600 euros par an en moyenne, tandis que les 20% restant vont bénéficier d’un premier dégrèvement dès cette année, détaille le quotidien. Seuls les propriétaires occupants et locataires sont concernés en revanche, et non les propriétaires bailleurs. 

"Ce n’est plus forcément la taxe foncière en tant que telle qui augmente, mais toutes les taxes satellites", explique également au Parisien Pierre Hautus : parmi celles qui pèsent de plus en plus lourds, la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom), ainsi que la taxe générale sur les activités polluantes, prélevée sur les déchets enfouis ou incinérés. Deux tiers des communes françaises appliquent aussi depuis 2015 la taxe Gemapi, collectée par les intercommunalités confrontées à des risques d’inondations.

Il faut aussi noter que les changements du logement peuvent également faire grimper la facture, lorsque l’on construit par exemple une piscine ou une véranda par exemple, faisant ainsi augmenter la valeur locative du bien. Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de piscines construites a en particulier bondi : 27,5 % de plus entre 2019 et 2020, selon les derniers chiffres de la Fédération des professionnels de la piscine et du spa publiés en avril dernier. 

"Comme il va y avoir beaucoup de rénovations thermiques dans les années à venir, il va y avoir de facto une revalorisation massive des bases des taxes foncières", ajoute Christophe Demerson. 


La rédaction de TF1info

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