Education : vers la fin des devoirs à la maison ?

par Xavier MARTINAGE
Publié le 3 octobre 2016 à 11h00
Education : vers la fin des devoirs à la maison ?

DEVOIRS - A l’occasion du lancement, ce lundi, d’un manifeste visant à proscrire les devoirs à la maison, une association explique comment cette décision permettrait de réduire les inégalités à l’école. Une prise de position encore loin de faire l’unanimité.

Fini les devoirs à la maison. C’est en somme l’idée tout à fait sérieuse que l’association ZupdeCo défend grâce à son manifeste (appuyé sur une étude réalisée en juin) "Dites non aux devoirs à la maison", comme le révèle Le Parisien ce lundi.

L’association qui lutte contre le décrochage scolaire intervient déjà dans plusieurs départements auprès de collégiens en difficulté. Pour elle, les devoirs à la maison accentuent les inégalités et mettent en première ligne les familles dans la réussite scolaire de leurs enfants.

Un système qui fonctionne dans le nord de l’Europe

La France ne prendrait donc pas en compte la réalité familiale. Ainsi, Le Parisien fait écho au dernier rapport du Cnesco (Conseil national de l’évaluation du système scolaire) qui place la France comme le pays le plus inégalitaire de l’OCDE en matière scolaire.

Dans les pays d’Europe du Nord, par exemple, le travail en classe est privilégié. Résultat : alors que les devoirs sont réduits, l’échec et l’absentéisme sont en baisse. Au Royaume-Uni, un collège est même allé plus loin en proscrivant totalement les devoirs.

D’après l’étude sur laquelle s’est appuyée l’association, plus de la moitié des collégiens y seraient favorables, tout comme trois quarts des parents.

Accompagnement vs autonomie

Pour ZupdeCo, les devoirs faits au sein de l’école seraient bien plus bénéfiques pour l’élève que ceux faits à la maison, où l’environnement n’est pas toujours très adapté. Ils permettraient de faire baisser les inégalités dans les familles où l’adulte ne peut pas toujours venir en aide à l’enfant. Enfin, ce changement aiderait le système scolaire français à faire des économies substantielles, alors même qu’un jeune qui décroche lui coûte très cher aujourd’hui.

Mais tout le monde n’est pas prêt à franchir ce pas. Pour la Peep (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public), la suppression des devoirs à la maison n’est pas une solution. Il faudrait mettre l’accent sur la méthodologie de travail  personnel dès le primaire. Les devoirs rendraient aussi l’élève plus autonome et le responsabiliseraient le jour de l’examen.


Xavier MARTINAGE

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