SOUVENIRS - Supporters de l'OM en pleurs, hommage populaire... Marseille s'est réveillée ce dimanche 3 octobre sous le choc après l'annonce du décès de son "boss", Bernard Tapie, emporté par un cancer à l'âge de 78 ans.
Bernard Tapie et Marseille, c'est une longue histoire d'amour. Alors, comme un dernier symbole, depuis ce dimanche matin, quelques heures seulement après l'annonce de son décès, l'image de Bernard Tapie s'affiche en grand sur le stade de la ville. Une photo en noir et blanc, montrant l'homme d'affaires en costume-cravate, ballon de football à la main, a ainsi été installée devant le Vélodrome où des supporters hagards viennent se recueillir seuls ou en famille.
Pendant ce temps, à l'OM Café, sur le Vieux-Port, la mort du "boss", comme on le surnomme dans la cité phocéenne, même si elle était redoutée, est une "déflagration". "Il doit tout à Marseille et Marseille lui doit beaucoup. Il a tout fait, dans une époque où c'était possible. Il avait une énergie monstrueuse", se souvient un homme attablé en terrasse.
À côté, un retraité confie à l'AFP : "Je savais que c'était imminent, mais c'est un choc, une déflagration pour Marseille, à la hauteur de Belmondo".
L'OM du bleu au noir
Ces derniers mois, les banderoles proclamant "Courage Boss" s'affichaient souvent dans les tribunes du Vélodrome. Sur Twitter, les Ultras de l'OM ont rappelé à quel point l'ancien président du club avait "décomplexé tout un pays" en menant l'OM à la victoire - la seule, toujours, d'un club français - en C1 en 1993. "Aujourd'hui, c'est tout un pays qui lui doit beaucoup, malgré tous ses excès. À jamais les premiers. Respects éternels", ajoute le groupe de supporters. Des voix se font entendre pour réclamer qu'une tribune du Vélodrome soit rebaptisée au nom de celui qui a présidé aux destinées du club phocéen.
Hommage à celui qui a décomplexé tout un pays - en 1993 il a sur-motivé une équipe dont l'ossature ira décrocher la 1ère Coupe du Monde en 1998. Aujourd'hui, c'est tout un pays qui lui doit beaucoup, malgré tous ses excès. A jamais les premiers. Respects éternels. pic.twitter.com/bKDqHPjloC — OM Ultras (@olymp_marseille) October 3, 2021
L'OM, qui a noirci son logo habituellement bleu et blanc sur les réseaux sociaux, a de son côté assuré qu'il "demeurera(it) à jamais dans la légende du club". Ce dimanche après-midi, lors de leur match à Lille, les joueurs marseillais arborent un brassard noir, et dès lundi des recueils de condoléances seront installés dans le stade avec la Coupe d'Europe de 1993, dont les grandes oreilles seront cernées de bandeaux noirs. Lors du prochain match de l'OM à domicile, le 17 octobre, contre Lorient, "on va se coordonner avec les groupes de supporters pour co-construire un autre hommage", a détaillé par ailleurs le directeur de communication de l'OM, Jacques Cardoze.
Des obsèques à la cathédrale de la Major
Mort de Bernard Tapie : sur LCI, le maire de Marseille Benoit Payan annonce qu'un hommage populaire sera rendu cet après-midi devant le stade Vélodrome. Une chapelle ardente devrait également être ouverte dans l'enceinte. pic.twitter.com/dg2nJgjOgE — LCI (@LCI) October 3, 2021
De son côté, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a assuré que Marseille serait "au rendez-vous pour lui rendre un hommage populaire à sa hauteur". D'autant que sa famille a annoncé qu'il souhaitait être inhumé dans la cité phocéenne, "sa ville de cœur". "La famille souhaite que Bernard Tapie entre une dernière fois au stade Vélodrome", a-t-il détaillé, ajoutant que ses obsèques auraient lieu, à une date qui n'a pas encore été précisée, à la cathédrale de la Major, face à la Méditerranée. Par ailleurs, l'édile phocéen a indiqué qu'"une chapelle ardente" va être installée où les supporters et les Marseillais pourront venir se recueillir pour saluer l'ancien président de l'Olympique de Marseille.
"Marseille et Bernard se sont rencontrés il y a quelques décennies pour ne plus jamais se quitter, telles deux âmes jumelles, il a décidé d’être ici chez lui et le restera désormais à jamais", a conclu l'adjointe au maire l'ex-sénatrice socialiste Samia Ghali.