Enora Malagré victime d'un canular à la police : le "swatting", cette mode imbécile qui gagne la France

Publié le 10 mars 2015 à 16h29
Enora Malagré victime d'un canular à la police : le "swatting", cette mode imbécile qui gagne la France

BLAGUES DE MAUVAIS GOÛT – Mardi matin, un homme se faisant passer pour le compagnon de l'animatrice Enora Malagré a appelé la police pour dire qu'il venait de poignarder la jeune femme. Ce type de canular, un phénomène en vogue outre-Atlantique, a déjà fait plusieurs victimes en France ces dernières semaines.

"A ce jeu-là, vous ne gagnerez pas la partie", prévenait il y a quelques semaines la police nationale sur son compte Twitter, soulignant que le délit de fausse alerte est passible de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

Le signe que les forces de l'ordre prennent au sérieux le risque d'une épidémie en France de "swatting", ces canulars téléphoniques qui leur font perdre leur temps et causent une grosse frayeur à ceux qui en sont victimes. Dernières en date : l'animatrice de D8 Enora Malagré. Mardi matin, un homme se faisant passer pour son compagnon a appelé le commissariat en prétendant l'avoir poignardée à son domicile. Un coup de fil rapidement relayé par France Info, via les tweets d'un journaliste et même un push sur les smartphones.

Quelques instants plus tard, la fausse rumeur se dégonflait comme un soufflé.

Un très mauvais canular qui est loin d'être isolé en France. Nous vous parlions il y a tout juste une semaine de ce père de famille de Tourcoing que la police était venu arrêter, à tort, pour le prétendu meurtre de sa femme. Déjà la nuit du 10 au 11 février, un joueur en ligne français connu sous le pseudonyme de Bibix avait vu débarquer chez lui la police , prévenue par un appel anonyme qu'il venait d'assassiner sa compagne. Quelques jours plus tard, le même scénario s'était déroulé à Nantes. "Venez me chercher, je viens de tuer ma femme", avait indiqué l'interlocuteur au téléphone en donnant ses prétendus nom et adresse. Une intervention avait aussitôt été déclenchée chez le particulier visé qui, comme Bibix, était un adepte des jeux vidéo sur Internet.

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Les people US eux-aussi victimes

Cette pratique, qui tire son nom du Swat, l'équivalent américain du GIGN ou du GIPN, est en effet particulièrement répandue entre concurrents de la communauté des joueurs en ligne, les interventions étant ainsi souvent diffusées en direct via webcam si la victime est connectée à une plateforme comme Twitch au moment de l'arrivée des forces de l'ordre (c'était le cas de Bibix). En France ainsi le 25 décembre, le joueur Aypierre s'était plaint sur Twitter que des pompiers et policiers soient intervenus chez lui après un appel prétextant une fuite de gaz.

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Le Monde rappelle que l'été dernier, le co-fondateur de Rue 89 Pierre Haski, harcelé comme d'autres journalistes du site par le hackeur pro-israélien Ulcan, avait par ailleurs lui aussi été victime d'un coup de fil anonyme assurant qu'il avait tué sa femme.

Aux Etats-Unis, rapportait en mars 2013 cet article de metronews, de nombreuses célébrités, de Tom Cruise à Clint Eastwood, ont elles aussi subi un swatting. Enora Malagré vient d'ouvrir le bal en France où, espérons le, l'épidémie restera circonscrite.


Gilles DANIEL

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