Entreprises : une étude épingle la "réunionite aiguë" qui est loin d'être productive

Publié le 6 juin 2017 à 10h21
Entreprises : une étude épingle la "réunionite aiguë" qui est loin d'être productive

EN RÉUNION - Voilà une étude qui risque de vous faire percevoir votre meeting de la matinée d'un autre oeil. Une étude OpinionWay pointe du doigt la multiplication des réunions et ce qu'en pensent les salariés.

Non, ne baissez pas les yeux, tout le monde a déjà vu cette invitation à une réunion apparaître dans sa boîte mail. Une invitation à participer à des échanges dont on ne voit pas toujours l'intérêt et que l'on estime souvent être une perte de temps. Il est possible que vous vous soyez déjà demandé ce que vous faisiez là, entre deux collègues, attablés devant vos ordinateurs portables. Si c'est le cas, rassurez-vous : vous n'êtes pas seuls. Car si vous êtes salariés, il est fort possible que vous vous reconnaissiez dans cette nouvelle étude sur la vie d'entreprise réalisée par OpinionWay. 

Celle-ci, menée du 3 au 19 avril 2017 auprès de 1.012 employés d'entreprises de 500 salariés et plus (méthode des quotas) dans des secteurs économiques variés, démontre que les répondants passent en moyenne 4,5 heures par semaine en réunion, soit 3,4 semaines par an, et plus du double (6,2 semaines) pour les cadres. Mais ces réunions, très nombreuses, sont-elles réellement efficaces ? Selon l'étude, pas vraiment car les salariés estiment qu'elles sont loin d'être toujours productives, selon cette étude qui pointe aussi la "faible autonomie" des salariés, même cadres, sur leur charge de travail. 

"Seule 1 réunion sur 4 aboutit la plupart du temps à une prise de décision", selon les salariés

D'après cette étude, seules 52% des personnes interrogées estiment que ces réunions sont productives. 18% des salariés déplorent qu'il n'y ait "pas d'ordre du jour" ou "d'objectif clairement défini" et 26% ne voient pas la nécessité de leur présence à ces réunions. Autant dire que ces chiffres font clairement baisser le mythe de l'utilité de ces réunions chez les salariés. De plus, 75% de ces personnes interrogées déplorent l'impossibilité de décliner l'invitation et d'y échapper. Résultat des courses, il faut bien s'occuper durant ces réunions et là aussi, rassurez-vous : plus de la moitié des salariés interrogés font tout sauf s'intéresser à ce qu'il y est dit.

Plus de 4 salariés sur 10 (44%) utilisent leur smartphone ou leur ordinateur pour faire autre chose pendant ces réunions. Ils consultent alors leurs courriels (57%), en envoient (43%), travaillent leurs dossiers (40%) ou consultent internet (22%) tandis que 46% disent prendre des notes sur le contenu de la réunion. L'étude indique également que "seule 1 réunion sur 4 aboutit la plupart du temps à une prise de décision", selon les salariés qui sont seulement 33% à considérer que, lorsque des décisions sont prises, elles le sont "au plus près du terrain".

Par ailleurs, alors que les changements s'accélèrent au sein des entreprises, le rythme de prise de décision stagne par rapport à il y a 5 ans pour près de la moitié des personnes interrogées (49%). Il tend même à ralentir, disent 28% d'entre elles. Près de quatre salariés sur dix (39%) jugent la collaboration "globalement inefficace". 

La notion de "surcharge collaborative"

Au vu de ces chiffres, il convient alors de se demander comment on en est arrivé là. Le cabinet commanditaire de l'étude, Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, attribue ces résultats à ce qu'il appelle "la surcharge collaborative", la multiplication des consultations et des avis demandés, dont il n'est pas forcément tenu compte dans la prise de décision et dans l'établissement de la charge de travail du salarié.

Il souligne aussi que même les cadres ont "un faible niveau d'autonomie" pour agir sur leur charge de travail (55% indiquent pouvoir prendre des décisions) dans les entreprises, tandis que deux tiers des salariés estiment que les décisions sont très majoritairement prises par leur direction.


La rédaction de TF1info

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