Fan zone de la Tour Eiffel : "C'est une folie de la maintenir"

Publié le 9 mai 2016 à 19h08
Fan zone de la Tour Eiffel : "C'est une folie de la maintenir"

EURO 2016 – La mairie de Paris a présenté ce lundi la fan zone de la tour Eiffel qui pourra accueillir jusqu'à 92 000 spectateurs par jour entre le 9 juin et le 10 juillet à l'occasion de l'Euro 2016. Malgré la sécurité annoncée, nombreux sont ceux qui considèrent que maintenir cet espace de 130 000 m2 sur le Champ de Mars, en plein état d'urgence, constitue un risque réel.

Pour Anne Hidalgo, ce sera "une formidable fête populaire". Ce lundi, alors qu'elle présentait la fan zone de la tour Eiffel, "130 000 m2", l'équivalent de 30 terrains de football, la maire PS de Paris a même annoncé que la fête avait déjà "commencé".
Si tout le monde s'accorde à dire que l'Euro 2 016 sera une fête, nombreux sont ceux qui contestent cette fan zone qui pourra accueillir jusqu'à 92 000 personnes chaque jour entre le 9 juin, date du concert gratuit de David Guetta et le 10 juillet, date de la finale.

Ainsi, pour Philippe Goujon, député-maire du 15e arrondissement, voisin du site, secrétaire national à la sécurité du parti Les Républicains (LR) et membre de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, "c'est une folie de maintenir cette fan zone après les attaques qui ont visé la France et compte tenu de la menace qui pèse sur notre pays aujourd'hui". Un argument déjà avancé par Frédéric Péchenard, ancien directeur de la police nationale, fin avril au micro de  RTL . Même son de cloche au ministère de l’Intérieur où une source, sous couvert d'anonymat, confiait il y a peu à metronews que "place Beauvau, on ne comprend pas pourquoi la fan zone a été maintenue".

Du "travail en plus" pour les forces de l'ordre

La semaine dernière, Bernard Cazeneuve reconnaissait devant la commission des lois du Sénat, alors que le gouvernement veut prolonger l'état d'urgence pour deux mois :" Ce grand événement festif d'ampleur internationale représentera un risque, il faut le dire ".

"Il faudra surveiller les lieux qui accueilleront des matchs, les rues de Paris, les abords des cafés qui seront nombreux à retransmettre les matchs sur écran géant et télévision. Les policiers, gendarmes et militaires avaient-ils vraiment besoin de travail en plus ?" s'insurge Philippe Goujon qui déposera un amendement la semaine prochaine pour demander l'interdiction de la fan zone.

Les sociétés privées sécurité ne se sont pas non plus bousculées au portillon pour surveiller le site, avait fait savoir Europe 1 . Les deux leaders, la Seris et Securitas, n'ont pas souhaité s'en charger. "Il y a trop de risques" confiait un agent de chez Securitas à metronews.

Casier judiciaire vierge

Sur les 12 500 agents en France, 400 seront mobilisés sur la fan zone. "Depuis plusieurs semaines, ils sont des dizaines à tenter leur chance pour devenir agent de sécurité. La formation est aussi bien théorique que pratique. Elle s’étend sur 140 heures" rapportait la télévision belge  RTBF vendredi dernier précisant qu'il fallait que les stagiaires "aient un casier judiciaire vierge". "On les forme à la va-vite. Un casier vierge, c'est la moindre des choses quand même", ironise l'agent Securitas joint par metronews.

Anne Hidalgo, elle, assure que la fan zone parisienne possédera "les plus hautes normes de sécurité à ce jour". "Elle sera entièrement barriérée et étanche, les entrées et les sorties s'effectueront par des sas sécurisés, avec un double système de contrôle d'accès", a indiqué la maire ce lundi lors de la présentation du site. Sont prévus des palpations, filtrations, contrôles magnétiques, des équipes cynophiles à quoi s'ajoutent près de 400 agents de sécurité privée mobilisés en plus des forces de police et de gendarmerie déployés aux alentours. Le site, où se trouvera un PC sécurité, sera protégé par 40 caméras de surveillance.

"J'ai demandé il y a quelques semaines au préfet de police Michel Cadot de me donner les effectifs qui seront déployés sur le site. Je n'ai pas eu de réponse. Monsieur Cadot nous reçoit vendredi prochain avec Rachida Dati, nous aurons peut-être des informations supplémentaires" conclut Philippe Goujon.

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Aurélie SARROT

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