Geoffroy Didier propose des tests de radicalisation au collège : est-ce vraiment utile ?

Publié le 9 août 2016 à 16h11
Geoffroy Didier propose des tests de radicalisation au collège : est-ce vraiment utile ?

PRÉVENTION - Geoffroy Didier, vice-président LR de la région Ile-de-France, a proposé ce mardi la mise en place de tests de détection de radicalisation dans les collèges et les lycées pour lutter contre le terrorisme. Est-ce vraiment nécessaire ? Elements de réponse.

Des "tests de détection de radicalisation" visant à "identifier de façon précoce tout processus dangereux pour l’adolescent et la société sans attendre le passage à l’acte". Voilà ce que propose Geoffroy Didier, vice-président LR de la région Ile-de-France et candidat à la primaire de droite, en matière de lutte contre le terrorisme. Selon lui, il faut cueillir le mal à la racine. "On ne peut plus attendre que des attentats soient commis pour agir".

Qu’est-ce qu’un test de détection de radicalisation ?

Après avoir proposé de responsabiliser (voire de sanctionner) "les réseaux sociaux et sites Internet pour complicité d’apologie de terrorisme s’ils ne retirent pas immédiatement tout texte, image ou vidéo djihadiste", et s’être prononcé en faveur de l’anonymisation des terroristes, Geoffroy Didier veut prévenir la radicalisation pendant l’adolescence. En somme, si le comportement d’un jeune est identifié comme préoccupant, celui-ci doit, selon lui, être soumis à un test de radicalisation. A savoir "un entretien avec un psychologue de la communauté éducative", au cours duquel lui seraient posées des questions sur la mixité, les attentats survenus en France ou encore le djihad.

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"Si le test s’avère positif ou en cas de refus de l’élève, ses parents seraient informés et un suivi psychologique et éducatif devrait être immédiatement mis en œuvre en vue d’enrayer le processus de radicalisation", explique Geoffroy Didier. Si rien ne change en revanche, la direction de l’établissement scolaire devra  "effectuer, avec les services d’assistance à l’enfance, un signalement à la police, à la gendarmerie et à l’autorité judiciaire". "Ma proposition ne résoudra pas tout", concède-t-il auprès de metronews. "Mais on peut créer une succession de petits obstacles pour freiner la radicalisation". Selon lui, "il y a quand même des processus de radicalisation à l’école". En témoigne "l’affaire de la lycéenne de Melun" ( arrêtée alors qu’elle était prête à commettre un attentat , ndlr). 

Vers une refonte de l’école ?

Mais les collégiens présentent-ils vraiment des risques de radicalisation ? Selon Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne spécialisée dans l’enfance et l’adolescence, "le collège est un moment important, notamment pour les élèves de 4e et 3e. C’est l’âge où ils quittent l’enfance. La plupart sont dans la puberté, en quête d’une identité et à la recherche d’expériences extrêmes", explique la spécialiste à metronews. Très actifs sur les réseaux sociaux, les adolescents de 13 à 15 ans peuvent rapidement être tentés, contrairement aux élèves de 6e et 5e qui ont encore un pied dans l’enfance.

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Cependant, la psychologue préconise "un encadrement médico-social pour tous les élèves" et non pas seulement pour ceux qui sont identifiés comme inquiétants. Entourer ces jeunes permettrait de "mieux repérer les risques", car certains jeunes radicalisés peuvent ne montrer aucun signe alarmant. "Il faut être vigilant, les suivre". Béatrice Copper-Royer se dit favorable à "une refonte de l’école" en ce sens, avec "plus d’entretiens psychologiques pour tous les élèves et davantage de médecins scolaires". En outre, le test de détection de radicalisation est utile, mais pas suffisant s'il s'adresse à un nombre restreint d'étudiants. 
 

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La rédaction de TF1info

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