Grèce-UE : ce qui pourrait encore sauver Alexis Tsipras d'un "Grexit"

Publié le 9 juillet 2015 à 16h37
Grèce-UE : ce qui pourrait encore sauver Alexis Tsipras d'un "Grexit"

HEURES CRUCIALES – La Grèce doit proposer avant jeudi minuit ses premières propositions pour tenter d'éviter une sortie de l'euro et obtenir les aides nécessaires à la survie de son économie. Si le suspense reste entier, plusieurs arguments plaident pour un nouveau sauvetage de la Grèce.

La Grèce à la croisée des chemins. Le gouvernement d'Alexis Tsipras, son Premier ministre, doit apporter avant jeudi midi ses propositions pour espérer une aide salvatrice de l'Union européenne et échapper au "Grexit". Le suspense sur l'avenir de ce pays reste total. D'un côté, l'intransigeance affichée par la chancelière allemande, Angela Merkel, coincée par sa majorité et son opinion , sur la question de la dette, fait nettement pencher la balance vers une sortie de l'euro. De l'autre, les positions évoluent rapidement et laissent imaginer un sauvetage in extremis d'ici dimanche . Pour quatre raiso

1 – La main tendue du FMI
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a affirmé mercredi qu'une restructuration de la dette grecque (312 milliards, dont 32 pour le FMI) serait "nécessaire" pour rendre cette dette "viable" et sortir le pays de sa situation actuelle. Une déclaration de poids qui va plutôt dans le sens du gouvernement d'Alexis Tsipras, qui demande un "allégement" de cette dette. Jeudi, Angela Merkel a écarté cette hypothèse, mais elle semble désormais accepter de parler de la dette. Pas question, dit-elle, d'accepter une "décote classique". Et si une autre proposition était faite ?

2 – La Grèce semble prête à des contreparties importantes
Si les propositions du gouvernement grec étaient toujours attendues jeudi après-midi, Alexis Tsipras a donné le ton mercredi devant le Parlement européen. "Nous proposons, a-t-il esquissé, un ensemble de réformes avec une juste répartition du fardeau", "sans faire supporter les charges par le contribuable européen". Au programme : lutte contre "les cartels", la fraude fiscale et "modernisation de l'Etat". Des demandes souvent formulées par les instances européennes. En contrepartie de ces efforts, la Grèce espère obtenir une aide complémentaire par le biais du Mécanisme européen de stabilité, instance dirigée par l'Eurogroupe.

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3 – Un pôle "anti-Grexit" s'est constitué en Europe
Depuis le "non" au référendum grec ce dimanche, plusieurs pays européens, la France, l'Italie et l'Espagne, penchent davantage pour une poursuite des négociations avec la Grèce. Une position théorisée mercredi par le Premier ministre, Manuel Valls , favorable à une renégociation de la dette, qui contrebalance les nombreux partisans du "Grexit" en Allemagne et dans les pays d'Europe de l'Est (Slovaquie, Slovénie, Estonie). En France, alors que les Républicains envisageaient encore lundi une sortie de la Grèce , Nicolas Sarkozy semblait beaucoup mesuré mercredi soir au JT de TF1 . Cette position d'arbitre reste cependant périlleuse, puisque François Hollande devra tenter, d'ici dimanche, de rapprocher les points de vue si éloignés de l'Allemagne et de la Grèce.

4 – L'argument massue des Etats-Unis
Les Etats-Unis, alliés naturels de l'Allemagne, commencent à s'inquiéter sérieusement des conséquences financières d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Comme le FMI, ils prônent désormais une révision de la dette. Illustration avec Jack Lew, le secrétaire américain au Trésor, qui s'alarme des négociations chaotiques entre l'UE et la Grèce . "Pour quelques milliards de dollars, dit-il, on risque d'en faire perdre des centaines à toutes les économies occidentales". Dans le même ordre d'idées, la Royal Bank of Scotland a estimé le coût du "Grexit" à 227 milliards d'euros, contre 140 milliards pour un allégement de la dette et le maintien de la Grèce dans la zone euro.

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Vincent MICHELON

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