Inceste : "Le seuil de 18 ans devra être revu", estime Adrien Taquet

Publié le 6 janvier 2022 à 22h06
Le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, le 29 septembre 2020.
Le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, le 29 septembre 2020. - Source : Alain JOCARD / AFP

LÉGISLATION - Dans un entretien accordé à l'AFP, le secrétaire d'État à l'Enfance, Adrien Taquet a dit son souhait que soit revu le seuil de 18 ans concernant l'inceste. Selon lui, les faits devraient disposer d'un "interdit clair", quel que soit l'âge auquel les faits sont commis.

Que ce soit avant ou après 18 ans, les faits restent hors la loi. Lors d'un entretien à l'AFP, le secrétaire d'État à l'Enfance, Adrien Taquet, s'est dit favorable à un "interdit clair" de l'inceste, qui n'est pas une "question d'âge" ou de "consentement".

"De mon point de vue, ce seuil de 18 ans (prévu par la loi, ndlr) devra être revu. Quel que soit l'âge, on n'a pas de relations sexuelles avec son père, son fils ou sa fille", a déclaré le secrétaire d'État dans un entretien à l'AFP.

"La loi, c'est émettre des interdits clairs dans la société : l'inceste est interdit et ce n'est pas une question d'âge, ce n'est pas une question d'adultes consentants", fait valoir Adrien Taquet.

"On lutte contre l'inceste, les signaux doivent être clairs. Cela soulève des questions juridiques techniquement compliquées, notamment sur les relations entre une fille majeure et son beau-père, par exemple. Cette question devra être étudiée attentivement par la Ciivise" (Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), a-t-il ajouté.

En vertu de la loi du 21 avril 2021, adoptée après les remous suscités par le livre "La familia grande" de Camille Kouchner publié il y a un an, le juge ne cherche plus à évaluer le consentement dans des relations sexuelles entre un jeune de moins de 18 ans et un ascendant.

Le difficile repérage dans les écoles

Adrien Taquet a souligné que "depuis cette rentrée, toutes les académies et tous les directeurs d'établissement ont consigne de mettre en place un repérage des violences sexuelles". Alors que les associations demandent que soient organisées dans tous les établissements scolaires des réunions d'information sur les violences sexuelles, il a regretté l'absence de "d'association nationale en mesure d'aller dans toutes les classes de France pour parler de cela"

"Les associations sont confrontées à des difficultés à rentrer dans les écoles : certains chefs d'établissement peuvent être réfractaires à ce que ces sujets soient abordés devant les enfants, ce sont des sujets qui font peur, pas qu'à la communauté éducative, aux parents aussi", relève-t-il. "Ils veulent avoir la certitude que les professionnels sauront réagir si un enfant se dit victime", explique M. Taquet alors que le gouvernement labellise depuis un an "les associations qui interviennent dans ce champ-là pour que les chefs d'établissement sachent qui ils peuvent solliciter".

Le gouvernement mène également ce travail avec l'Association des maires de France (AMF). "Les maires interviennent sur le temps extra-scolaire, il faut activer tous les leviers, vu la profondeur du mal", fait valoir le secrétaire d'État.

Depuis le 21 septembre, une plateforme d'écoute a de plus été mise en place. Elle a déjà reçu des milliers d'appels. Les personnes victimes d’inceste la joindre au 0.805.802.804. 


La rédaction de TF1info

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