INÉGALITÉS – La newsletter féministe Les Glorieuses a calculé qu’en France, sur l’année 2016, les femmes ne seraient plus payées à partir du 7 novembre, 16h34. Et appelle à se mobiliser pour une prise de conscience citoyenne et politique.
L'idée fait florès depuis son lancement, le vendredi 28 octobre, après que Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses, a lancé via thunderclap (une plateforme destinée à initier des mouvements sociaux), l’opération "#7novembre16h34".
A quoi correspond donc ce hashtag énigmatique ? Tout simplement au moment précis dans l’année à partir duquel les femmes, en France, commenceront à travailler "bénévolement", si l’on se rapporte aux inégalités salariales en cours dans le pays.
Dans un calcul similaire pour déterminer cet écart salarial défavorable, les Islandaises s'étaient basées sur une journée de huit heures et se sont mises en grève, symboliquement, le 24 octobre dernier à 14h38. Rebecca Amsellem a, elle, choisi de faire son estimation sur le nombre de jours ouvrés dans l’année. "Selon les derniers chiffres d’Eurostat de 2010, les femmes sont payées en moyenne 15,1% de moins que les hommes" explique-t-elle à LCI. "J’ai rapporté ce chiffre au nombre de jours ouvrés en 2016, soit 253. Et j’en ai conclu que cette année, les femmes arrêteront d’être payées 38,2 jours avant les hommes, soit le 7 novembre à 16h34."
Toutes dans la rue ?
Un calcul savant pour une revendication simple : "Permettre une prise de conscience des femmes françaises de ces inégalités" précise la fondatrice des Glorieuses. "Et faire en sorte que le sujet devienne davantage politique. C’est pourquoi nous demandons aux syndicats et aux associations féministes, s’ils le souhaitent, de s’approprier cette démarche."
Et concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Que toutes les Françaises devraient descendre battre le pavé à partir du 7 novembre, 16h34, jusqu’à la fin de l’année ? Pas vraiment. Car l’initiative des Glorieuses a davantage une portée symbolique. "Ce n’est pas notre rôle que d’appeler à la grève. Mais si les femmes peuvent prendre conscience qu’à partir de cette date, elles travaillent bénévolement par rapport aux hommes… c’est un premier pas. Car cette inégalité en cache d’autres, notamment au niveau de l’accès à l’emploi et du temps partiel."
A noter que dans un autre calcul, nos confrères de Libération ont déterminé que, sur une journée, les femmes n’étaient plus payées, en moyenne, à partir de 14h38. A chacun sa méthode. Force est de constater que par le biais de tous les rapports officiels à l’échelle de l’Union européenne, les salaires entre hommes et femmes n’ont pas encore, en 2016, atteint l’égalité parfaite. Et que, dans le mouvement politique et associatif ou chez les particuliers, le constat est partagé.
Inégalités salariales, violences économiques : ça suffit ! #7novembre16h34 #CP https://t.co/C8ILmH0kAW cc @Les_Glorieuses pic.twitter.com/WM84k6KALL — Osez le féminisme (@osezlefeminisme) 7 novembre 2016
Soutien au mouvement #7novembre16h34 : le combat pour l'égalité salariale doit être celui de toute la société. N'attendons pas 2186 ! — Najat Belkacem (@najatvb) 6 novembre 2016
Mesdames on arrête le #travail à 16h34 aujourd'hui pr dénoncer l'écart de 23% entre nos #salaires & ceux ds hommes! #7novembre16h34 #égalité — Éloïse Bouton (@EloiseBouton) 7 novembre 2016
#7NOVEMBRE16H34 Les femmes veulent l'égalité des salaires https://t.co/vZC3IR97et pic.twitter.com/O4P72CJPLR — Les Glorieuses (@Les_Glorieuses) 28 octobre 2016
#7novembre16h34 : Tous de temps travail confondus, les femmes touchent 25.7% de moins que les hommes (1). #Salaires #Femmes #Sexisme https://t.co/5Nkb49fBUJ — Lycéens et étudiants (@Jeunes_IDF) 7 novembre 2016