C'était une promesse de campagne du candidat Macron : économiser 60 milliards d'euros sur le quinquennat. A l'heure où les budgets sont en train d'être finalisés dans les différents portefeuilles ministériels, que certains sont l'occasion de mini-crises avec l'Elysée, les droits des femmes vont-ils être impactés par une importante baisse de ressources ?
C'est en tout cas la crainte de plusieurs associations féministes qui évoquent, dans le JDD du 16 juillet, une coupe de 25% dans l'enveloppe allouée aux droits des femmes, déjà dotés d'un minuscule budget à l'échelle du gouvernement : 26,9 millions d'euros, en 2016, selon un rapport du Haut conseil à l'égalité entre femmes et hommes. Une baisse qui, si elle est avérée, contraste fortement avec l'ambition affichée de faire de l'égalité entre les sexes une grande cause nationale.
Contactées par LCI, plusieurs militantes féministes à l'origine de ces inquiétudes maintiennent leurs informations. Assurant même que les coupes "pourraient se chiffrer à 30% du budget, soit 6 millions d'euros environ, ce qui toucherait immanquablement les associations de terrain luttant contre les violences faites aux femmes".
Et du côté du cabinet de Marlène Schiappa, qu'en dit-on ? Pour l'heure, une chose est sûre : "Le budget est en pleine construction et oui, il y aura des baisses, comme partout. Le chiffre de 25 à 30% n'a strictement aucun fondement, mais nous ne sommes pas exclus des mesures d'économies." "Cependant, il y a une grosse différence par rapport aux situations précédentes" poursuit-on. "C'est la dimension interministérielle du secrétariat d'Etat. En effet, nous sommes rattachés à Matignon, cela nous procurera d'autres apports financiers. Par ailleurs, la grande cause nationale est financée par l'Elysée et Matignon, donc cela s'aditionne. En tout cas, on ne lit pas le budget de la même manière qu'avant."
Les associations de lutte contre les violences impactées ?
Reste la question essentielle. Quel(s) domaine(s) impacteront ces baisses, que le secrétariat d'Etat se borne à ne pas vouloir chiffrer pour le moment ? Au cabinet, on nous assure que "les frais de fonctionnement seront réduits au maximum", parmi lesquels, notamment, les notes des collaborateurs et les frais de représentation. Néanmoins, les associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront-elles touchées ? Dans l'entourage de Marlène Schiappa, on explique qu'il y a "un objectif de ne pas baisser les budgets des associations", mais que "cela ne peut pas être garanti à 100%". La secrétaire d'Etat en personne se montre plus formelle. Et affirme à LCI : "Les associations dont l'objet est l'accueil des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ne sont pas concernées" par les baisses.
En vidéo
Retrouvez tous nos articles sur les droits des femmes.
Migrants dans les Alpes : Gérard Collomb annonce des renforts "importants" à la frontière franco-italienne
SEPT À HUIT LIFE : Ces jeunes forains tentent de reprendre le business familial
SEPT À HUIT LIFE : Contre les cambrioleurs, les nouvelles techniques de la police
SEPT À HUIT : Cam girls en Roumanie, entre fausses chambres et vrais dollars