MIGRATIONS - Objet d'une polémique, ce bal prévu le 13 juillet a été annulé par le préfet de police de Paris. L'association organisatrice dénonce les motifs invoqués et appelle à manifester vendredi devant l'Assemblée nationale.
Organisé chaque année place Stalingrad par l'association BAAM, le Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants, le "bal des migrants" devait avoir lieu mardi soir. Il devait rassembler autour du thème de l'opposition à Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, chargée de la lutte contre l'immigration clandestine aux portes de l'Europe.
La préfecture décide d'interdire le bal
Mais quelques jours avant l'événement, une polémique avait éclatée. Le député LaREM François Jolivet avait repris une publication d'un DJ censé participer au bal et qui avait demandé aux personnes blanches d'"aller derrière". Le député avait dénoncé la participation de l'artiste et demandé à la maire PS de Paris Anne Hidalgo d'"interdire à cet artiste de se produire" au bal. Sauf que la publication du DJ concernait un autre événement auquel il participait, et non le bal des migrants.
Face à de "forts risques de troubles à l'ordre public", la préfecture a cependant préféré interdire l'événement. "Ces déclarations d'appel à la distinction entre les êtres humains du fait de leur couleur ou de leur origine génèrent une situation conflictuelle", a-t-elle jugé. Pour la préfecture, l'événement était "susceptible de rassembler des personnes véhiculant des valeurs non républicaines et contraires au principe de cohésion nationale".
Une interdiction qui fait tout autant polémique
Le groupe écologiste du Conseil de Paris a dénoncé sur Twitter la décision du préfet de police, "aux fondements légaux incertains et accompagnée d'une communication stigmatisante". Cheffe de file de l'opposition de droite au même conseil municipal, Rachida Dati (LR) a, elle, salué "une décision qui s'imposait : la tenue de ce bal était incompatible avec les valeurs républicaines que le groupe Changer Paris défend".
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De son côté, l'association a défini l'interdiction préfectorale comme une "atteinte directe et inouïe au droit, pour une association militante, d'exprimer une opinion politique". BAAM a par conséquent annoncé qu'elle manifesterait devant l'Assemblée nationale vendredi soir à 18 heures.