"Je suis Charlie" ne deviendra pas une marque

Publié le 13 janvier 2015 à 15h49
"Je suis Charlie" ne deviendra pas une marque

CHARLIE HEBDO - Les amateurs de merchandising n'ont pas tardé à surfer sur l'émotion provoquée par les attentats pour proposer à la vente des produits estampillés "Je suis Charlie". Certains ont même eu l'idée d'enregistrer ce slogan en tant que marque : mais l'INPI, autorité française en la matière, vient de le refuser.

Son créateur ne voulait pas tirer profit de "Je suis Charlie" : d'autres ne se sont pas gênés pour le faire. Les trois mots et le logo reprenant le typographie de Charlie Hebdo ont fait le tour du monde depuis mercredi et ont été repris par des millions de personnes dans la rue, en hommage aux 17 victimes des attentats de la semaine dernière. Mais à côté des pancartes imprimées par des particuliers dans le seul but d'aller défiler en soutien à Charlie, des objets flanqués du logo n'ont pas tardé à faire leur apparition. Dimanche lors de la marche à Paris, on a notamment vu des personnes profitant de l'opportunité vendre des t-shirts, des badges ou des autocollants reprenant ce logo. Une exploitation que regrettait dès jeudi Joachim Roncin, le graphiste à l'origine de la création graphique.

Moins d'une semaine après le drame, plus de 50 demandes de dépôt de la marque "Je suis Charlie" avaient déjà été enregistrées auprès de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). Mardi, l'institut a annoncé sa décision "de ne pas enregistrer les demandes de marques, car elles ne répondent pas au critère distinctif. Ce slogan ne peut pas être capté par un acteur économique du fait de sa large utilisation par la collectivité", a précisé l'INPI.

"Je suis Charlie" devient un site internet

Si personne en France ne peut se réclamer propriétaire de Je suis Charlie, son exploitation mercantile, même si elle est moralement condamnable, peut donc continuer. Sur les autocollants et les t-shirts, et même sur les préservatifs : "Le Roi de la capote" a ainsi mis en vente des préservatifs portant le logo, précisant toutefois qu'il ne s'agit pas de tirer profit du drame mais d'aider à reconstruire Charlie Hebdo . En effet, "100 % de la vente seront reversés à toute l'équipe de Charlie Hebdo. Vous pourrez utiliser ce vrai préservatif pour faire l'amour ou le garder comme symbole en hommage à toute l'équipe merveilleuse disparue du journal Charlie Hebdo", indique la marque sur son site.

Par ailleurs, des demandes d'enregistrement ont aussi été faites à l'étranger, notamment au Bénélux. A l'OBPI (l'équivalent de l'INPI au Bénélux), une demande a été déposée le 8 janvier et publiée le 12. "Nous n'avons pas encore examiné ce dépôt", explique Pieter Veeze, membre du service juridique de l'OBPI. Il devra lui aussi se prononcer notamment sur le critère distinctif, pour déterminer si cette phrase peut devenir une marque. Sur Internet, la société française de conseil Coactiveteam a indiqué avoir "pris l'initiative de déposer" l'adresse jesuischarlie.fr. Elle a ensuite été mise "à disposition de Charlie Hebdo via son avocat".

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La rédaction de TF1info

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