La buvette du Sénat reste-t-elle ouverte alors que les restaurants sont toujours fermés ?

Publié le 27 novembre 2020 à 18h57
La buvette du Sénat reste ouverte, comme de nombreux autres structures de restauration collective en entreprise.
La buvette du Sénat reste ouverte, comme de nombreux autres structures de restauration collective en entreprise. - Source : Bertrand GUAY / AFP

ADAPTATION - Des élus de Debout la France s'offusquent que la buvette du Sénat soit toujours ouverte tandis que les restaurants, eux, doivent demeurer fermés. C'est en effet le cas, mais cette situation est logique puisqu'il s'agit d'un espace de restauration collective semblable à celui de milliers d'entreprises.

Des élus sont nombreux à réclamer la réouverture des restaurants, durement touchés par la crise sanitaire et qui ne devraient pas pouvoir reprendre leur activité avant la mi-janvier. Nicolas Dupont-Aignan s'en émeut et ne comprend pas pourquoi les restaurateurs ne pourraient pas ouvrir leurs établissements en appliquant, eux aussi, des mesures strictes. 

Sur les réseaux sociaux, des messages similaires à celui du député circulent et sont abondamment relayés. Les parlementaires ne bénéficient toutefois pas d'un traitement de faveur, puisque les règles en vigueur sont les mêmes que pour toute autre structure de restauration collective en entreprise.

Un règlement strict

Doit-on s'étonner qu'une buvette reste ouverte à l'Assemblée ou au Sénat ? Pas vraiment. "Depuis le début du second confinement, les sites de restauration de l’Assemblée sont maintenus ouverts", indique-t-on à LCI, et ce "conformément à la réglementation qui permet le maintien en activité des établissements relevant de la restauration collective (cantines scolaires, restaurants d’entreprise, restaurants administratifs, etc.)." Un besoin pour les parlementaires puisque "l’organisation de réunions de commission et de séances publiques à l’Assemblée nationale implique en effet la présence physique d’un certain nombre de personnes au Palais-Bourbon : députés, collaborateurs, personnel… qui ne trouvent aucune autre solution de restauration alentour".

Ces règles sont les mêmes que celles qui prévalent au Sénat, où l'activité n'a pas cessé malgré l'épidémie. Du côté de l'Assemblée nationale, on précise que "les personnes ne peuvent être accueillies que si elles ont une place assise, ce qui exclut les consommations debout ou au comptoir", mais aussi qu'une "même table ne peut regrouper que des personnes venant ensemble ou ayant réservé ensemble, dans la limite de six personnes". Pour prévenir les risques, "une distance minimale d’un mètre est garantie entre les chaises. Cet espacement a abouti à supprimer environ la moitié des places, en plaçant les clients en quinconce. La capacité de la buvette des parlementaires, par exemple, est passée de 100 à 47 places (en incluant les tables placées dans le jardin sous tente)".

Le port du masque est évidemment obligatoire pour le personnel ainsi que pour les clients, sauf (c'est logique) pendant la consommation des plats. Il faut noter que ces règles s'appliquent à tous les sites de restauration : "restaurants parlementaires, buvette, cafétérias et restaurants en libre-service (ouverts également aux collaborateurs des députés et au personnel de l’Assemblée)". Dernier point important, "l’offre de restauration a été simplifiée pour répondre uniquement aux besoins quotidiens des personnes travaillant sur le site. Les parlementaires ne peuvent pas avoir d’invités ; ils se voient proposer uniquement un menu du jour. Par ailleurs, depuis l’instauration du couvre-feu, les sites de restauration ferment tous à 21 heures."

Sollicitée par LCI, la Direction générale de la Santé (DGS) rappelle que le décret du 29 octobre, "en vigueur en date du 27 novembre 2020 en France métropolitaine (et Martinique) (...) permet, par dérogation, aux établissements de continuer à accueillir du public pour leurs activités de livraison et de vente à emporter, le room service des restaurants et bars d'hôtels et la restauration collective sous contrat".

Ce maintien de la restauration collective vaut tout autant pour les structure privées que publiques : "Le décret encadre la réouverture des établissements de restauration collective sous contrat", nous précise-t-on, "il n’y a donc pas de distinction." Les parlementaires, qui ne peuvent pas évoluer en télétravail et sont tenus de se rendre régulièrement à l'Assemblée ou au Sénat, disposent ainsi de services de restauration, et n'apparaissent pas particulièrement privilégiés. Le fait de maintenir fermés les restaurants dans le même temps n'est ici pas questionné. Il s'agit en effet d'une mesure politique que le gouvernement défend par la volonté de limiter les lieux où l'on craint une propagation du virus. Une question d'arbitrages et de choix politiques, donc. 

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Thomas DESZPOT

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