Le bateau anti-migrants C-Star refuse l'aide d'une ONG... qui sauve des réfugiés

Publié le 11 août 2017 à 19h51, mis à jour le 11 août 2017 à 20h52
Le bateau anti-migrants C-Star refuse l'aide d'une ONG... qui sauve des réfugiés
Source : Sipa Press

C STAR - Le bateau anti-migrants affrété par des militants d'extrême droite, qui connaissait ce vendredi un problème technique au large de la Libye, s'est vu proposer l'aide d'une qui vient habituellement en aide aux réfugiés... Mais les anti-migrants ont décliné la proposition.

C'est ce qu'on appelle l'ironie du sort. L'ONG "Sea Eye", qui oeuvre pour le sauvetage des migrants en mer Méditerranée annonce, ce vendredi 11 août, être en route pour secourir le C-Star, un bateau affrété par des militants d'extrême droite dans le but... de saboter ces opérations de sauvetage. 

"Nous avons été informés du fait que le navire de Génération Identitaire a besoin d'aide, explique ainsi l'ONG Sea Eye sur sa page Facebook. Etant donné que notre bateau est le plus proche du C-Star, nous avons été chargés d'aider le navire. Nous sommes en train d'aller le récupérer."

Finalement, lors d'un contact radio, l'équipage du C-Star a refusé l'aide du Sea Eye. Ce dernier a ensuite repris sa route, a précisé l'ONG allemande dans un second post Facebook. Selon les données de Marinetraffic.com, le C-Star a également repris sa route depuis 17h ce vendredi.

Bloqué au large de la Tunisie

On savait déjà le C-Star arrêté au large des côtes tunisiennes depuis plusieurs jours. Sur place, le syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail) a demandé aux agents et employés des ports de ne pas permettre le ravitaillement du navire très controversé. A cette déconvenue semble s'ajouter un autre problème pour l'équipage d'extrême droite. D'ordre technique, celui-là.

De son côté, l'équipe du C-Star avait confirmé sur les réseaux sociaux de l'organisation Defend Europe que le bateau avait "développé un léger problème technique durant la nuit". Et s'il réfutait être "en situation de détresse", il poursuivait : "Afin de régler le problème avant que le bateau entre dans la zone SAR (zone de responsabilité, "search and rescue", ndlr) et navigue près d'autres vaisseaux, le moteur principal a été stoppé [...] Cette information a été envoyée aux bateaux environnants, selon le respect de la loi. Le problème est maintenant sur le point d'être résolu."

Théories complotistes

L'opération Defend Europe a été lancée à la fin du mois de juin par des militants du mouvement Génération identitaire, adepte des théories sur le grand remplacement. A bord de leur bateau financé par une opération de crowd-funding, ils se sont donné pour mission de "montrer le vrai visage des ONG, soi-disant humanitaires, leur collaboration avec les mafias de passeurs et les conséquences mortelles de leurs actions en mer". Un argumentaire qui flirte avec la théorie du complot et cache mal le passé néo-nazi de certains membres de l'équipage, à l'instar de Martin Sellner, co-leader de Génération identitaire en Autriche, comme le décrit Le Figaro.


La rédaction de TF1info

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