"Le Ramadan doit se vivre sans bruit" : dans la Loire, l’affichage municipal dérange

Anaïs Condomines
Publié le 6 juin 2016 à 13h11
"Le Ramadan doit se vivre sans bruit" : dans la Loire, l’affichage municipal dérange

AVIS A LA POPULATION – A Lorette, dans la Loire, plusieurs riverains ont noté l’apparition d’étranges messages sur les panneaux d’affichage municipal. Alors que le Ramadan commence aujourd’hui, il est demandé aux musulmans de la ville d’observer leur jeûne… "sans bruit" et "à visage découvert".

Diffusé quelques heures avant le début du Ramadan, le message ne passe pas. Ce week-end du 5 juin, plusieurs riverains de la petite ville de Lorette, dans la Loire, ont remarqué de curieux messages défilant, à l’adresse de la population, sur les panneaux municipaux. "Avis : le Ramadan doit se vivre sans bruit" et "La République doit se vivre à visage découvert", peut-on ainsi lire en plein centre-ville.

Postées sur les réseaux sociaux, les photos de ces panneaux d’affichage, d’abord repérées par le quotidien local Le Progrès, ne tardent pas à faire réagir.

Des messages qui font également réagir les autorités religieuses locales. Omar Belbouab, président du Conseil théologique musulman de la Loire, confie au Progrès : "La communauté musulmane se sent heurtée. Le moyen utilisé par le maire pour faire passer son message est disproportionné. Nous aurions préféré le voir et discuter avec les associations plutôt que d'afficher de tels propos."

Le maire, Gérard Tardy et les "enfants de souche musulmane"

Et le maire, justement, qu’a-t-il à en dire ? Sollicité dans la matinée par metronews, Gérard Tardy nous a répondu par SMS en milieu d'après-midi : "Les deux messages que j'ai mis en ligne sur nos journaux lumineux ne sont que de simples rappels de la loi à l'attention de notre population. Il n'y a pas de quoi faire une tempête dans un verre d'eau dans la presse."

Mais ce n'est pas la première fois que ce maire, élu pour la première fois en 1989, se fait remarquer par des propos polémiques. En 2003, on se souvient de sa sortie à la suite de l'arrêt des financements d'un centre social de sa ville : "Sur un total de 37 participants, 5 enfants sont de souche latine et 32 sont de souche musulmane. Ce centre creuse le fossé dans le seuil de tolérance interethnie."


Anaïs Condomines

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