INÉGALITÉS - Un rapport de l'Insee montre qu'entre 1995 et 2014, la différence moyenne entre les salaires des femmes et des hommes s'est quelque peu résorbée. Mais les femmes qui travaillent sont toujours payées 14 % de moins que leurs collègues masculins.
L'égalité des salaires entre femmes et hommes ? On est encore loin du compte, selon un rapport de l'Insee paru le mardi 4 juillet. Pourtant, les conclusions de cette étude sur le marché du travail commencent par une bonne nouvelle : entre 1995 et 2014, les écarts salariaux entre hommes et femmes ont diminué. En fait, grâce à la progression des qualifications et au passage aux 35 heures, note l'Insee, le salaire moyen des hommes a moins augmenté que celui des femmes, pendant cette période.
Mais les réjouissances sont de courte durée. En effet, en 2014, les femmes salariées du secteur privé gagnent, en moyenne, 14,4% de moins que leurs collègues masculins. En 1995, cet écart s'élevait à 16,8%. On conviendra que la résorption du fossé n'est guère spectaculaire.
Une concentration de femmes dans les entreprises moins rémunératrices
Alors comment expliquer que cette différence persiste ? Par des facteurs socioprofessionnels, d'abord. L'Insee détaille ainsi que les femmes salariées "occupent moins souvent des postes de cadre ou de professions intellectuelles supérieures, généralement les mieux rémunérés". Elles sont également "moins représentées que les hommes dans les secteurs d'activité où les salaires moyens sont les plus élevés". Ce sont là des facteurs "expliqués" de l'écart salarial, selon l'institut. C'est-à-dire qu'elles relèvent des caractéristiques comme le diplôme, l'âge, ou encore l'ancienneté d'une entreprise.
Mais il existe aussi un "écart inexpliqué" dans les inégalités salariales ; il consitue d'ailleurs la majeure partie de ces différences. Celui-ci relève davantage de la valorisation des caractéristiques professionnelles de chacun et chacune. Et là, le constat est rude. L'Insee établit par exemple que l'expérience accumulée par les femmes est bien moins valorisée que celle des hommes. Et si cette partie "inexpliquée" des écarts salariaux a diminué depuis 1995, elle représente tout de même 8 points d'écarts entre les femmes et les hommes.