Les stupéfiants responsables de 23 % des accidents de la route

SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Le gouvernement a lancé jeudi une nouvelle campagne contre la conduite sous l'emprise de stupéfiants, responsables en 2015 d’un quart des accidents de la route. Le cannabis est particulièrement visé.
"Fumer du cannabis, c'est illégal. Sur la route, ça peut être fatal". Tel est le slogan de la nouvelle campagne lancée par le gouvernement jeudi afin d’éradiquer l’usage des stupéfiants au volant. Si la généralisation des tests salivaires de dépistage - dits plus fiables - est proche, le gouvernement entend ne pas baisser pavillon.
Ces nouveaux tests, déjà expérimentés dans onze départements, seront disponibles "d'ici la fin d'année, au plus tard début 2017", a affirmé le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe. Ils permettent de détecter cannabis, cocaïne et dérivés (crack), amphétamines (ecstasy) et opiacés (morphine, héroïne).
Avec cette campagne de grande envergure diffusée via des spots radio, des films d'animation ou des dépliants en BD, l’accent est mis sur le cannabis, la drogue la plus consommée. Avec ces nouveaux kits salivaires, "le but est de sensibiliser aux dangers de la consommation avec la conduite et de passer un message clair : les choses vont changer parce qu'on pourra contrôler plus facilement", a déclaré Emmanuel Barbe, qui s'attend à "une explosion" des cas positifs.
La moitié des dépistages positifs
En 2015, 58.247 délits pour usage de stupéfiants ont été constatés sur 118.476 dépistages réalisés. Au lieu de devoir emmener un conducteur positif pour une prise de sang de confirmation, les forces de l'ordre prendront les sanctions nécessaires en cas de test positif. Un deuxième prélèvement de salive sera ensuite envoyé en laboratoire pour analyses.
"Le cannabis altère principalement les aspects les plus automatisés de la conduite : la distance latérale par rapport au trottoir et la distance longitudinale avec le véhicule qui précède", souligne-t-il.
Un joint présente des effets équivalents à une alcoolémie entre 0,3 g/l et 0,7 g/l.
En 2015, 23% des tués sur les routes l'ont été dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé au moins un produit stupéfiant. La moitié des conducteurs positifs aux stupéfiants dépassent aussi l'alcoolémie autorisée, combinaison qui multiplie par 23 le risque d'accident. Ce problème touche particulièrement les jeunes. Chez les 18-24 ans, 23% des conducteurs contrôlés dans des accidents mortels étaient positifs à au moins un stupéfiant (13% en moyenne sur l'ensemble de la population). Dans 94% des cas, il s'agit d'hommes.
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