L'évacuation partielle de la "jungle" de Calais autorisée

Publié le 25 février 2016 à 16h47
L'évacuation partielle de la "jungle" de Calais autorisée

IMMIGRATION - Le tribunal administratif a validé ce jeudi la décision de la préfecture du Pas-de-Calais d'évacuer la moitié des migrants vivants dans la "jungle" de Calais. Les autorités vont néanmoins poursuivre leur travail sur le terrain avant l'intervention éventuelle des forces de l'ordre auxquelles il ne sera fait appel qu'au plus tôt dans trois semaines.

L'évacuation d'un millier de migrants, selon les autorités, de la "jungle" de Calais va pouvoir avoir lieu. Selon une source administrative, l'arrêté d'expulsion a été validé par le tribunal administratif de Lille. La décision d'évacuer la moitié des migrants qui occupent cette vaste zone transformée aujourd’hui en bidonville, prise par la préfecture le 12 février, faisait jusqu'à présent l'objet d'un référé déposé devant le tribunal administratif par 250 migrants et dix associations, bloquant du même coup l'intervention des autorités. Ces derniers demandaient le report de l’évacuation pour obtenir notamment de meilleures conditions de relogement.

"Tout est validé", a déclaré à l'AFP une source préfectorale qui n'a pas voulu être identifiée. Toutefois, à la préfecture, on affirme qu'il n'y aura pas d'expulsions par la force. Selon Francetvinfo, la préfecture devrait attendre au moins trois semaines avant d'avoir recours aux forces de l'ordre. "On va continuer le travail engagé avec les associations pour convaincre les migrants de partir pour être mis à l'abri" ailleurs que dans la "jungle", selon la même source. L'ordonnance du juge prend en outre acte que la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, "s'est engagée à préserver les lieux de vie" ce qui concerne notamment l'école et l'église implantées sur la zone sud, précise l'AFP.

Des solutions de relogement insuffisantes

L'arrêté d'expulsion concerne la partie sud de la "jungle". Pour reloger ces personnes, la préfecture propose trois solutions: le Centre d’accueil provisoire (CAP) où il restait 200 places dans des conteneurs mercredi (sur un total de 1.500) selon l'association La Vie active, des tentes situées sur la partie nord de la "jungle" (700 places) et les Centres d'accueil et d'orientation (CAO), disséminés partout en France. Des dispositifs jugés à la fois insuffisants et insatisfaisants pour les associations qui évoquent notamment le chiffre de "3500" migrants concernés par l'arrêté de la préfecture et non "800 à 1000", comme annoncé par les autorités. D'ores et déjà, certaines associations, comme L'Auberge des migrants, a annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat suite à la décision du tribunal administratif.

De son côté, le ministre de l'Intérieur n'a pas caché sa satisfaction, se réjouissant que "la vérité parvienne enfin à émerger face aux postures et manipulations". "Dans un but humanitaire, l'action de mise en protection des réfugiés se poursuivra par la mobilisation de toutes les solutions d'hébergement existantes", a-t-il indiqué à l'AFP, avant de donner des précisions sur les moyens engagés par l'Etat pour assurer cet hébergement. Bernard Cazeneuve a notamment rappelé l'existence d'un centre d'accueil provisoire de 1500 personnes. L'accueil de jour sera également assuré, a-t-il précisé, et des repas seront distribués. Les mesures engagées visent "la mise à l'abri de tous ceux vivant dans zone sud de la lande". Une attention particulière sera apportée aux "mineurs isolés", a ajouté le ministre. Ce dernier a par ailleurs rappelé la mise en place de centres d'accueil et d'orientation visant à accompagner les migrants dans leur parcours d'intégration et leurs demandes d'asiles. Ces centres peuvent encore accueillir 500 migrants et pourront suivre 500 migrants supplémentaires dans le courant du mois de mars, a ajouté le ministre avant de préciser que, dans le même temps, l'Etat poursuivra sa politique de reconduite à la frontière concernant la migration économique.

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La rédaction de TF1info

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