L'ironie de Bernard Arnault à propos de "Merci patron !" (qu'il n'a pas vu)

Publié le 16 avril 2016 à 19h15
L'ironie de Bernard Arnault à propos de "Merci patron !" (qu'il n'a pas vu)

GAUCHISTES - S'exprimant pour la première fois depuis la sortie du documentaire du journaliste François Ruffin, le PDG de LVMH s'estime victime d''observateurs d'extrême gauche" et d'une "presse bien-pensante"... sans avoir vu l'objet du scandale.

Mais au fait, que pense Bernard Arnault de Merci patron!? Le président de LVMH est sorti de son silence, ce jeudi, lors de l'assemblée générale annuelle du groupe de luxe (dont une tentative d'invasion est montrée dans le documentaire). "Depuis de nombreuses années, une vingtaine d'années, on est l'objet de critiques de la part de groupes d'extrême gauche. On est habitués", a déclaré le patron qui pèse 34 milliards d'euros selon Challenges

Le premier long-métrage du journaliste François Ruffin raconte comment un couple d'anciens ouvriers d'un sous-traitant de Kenzo – une marque de LVMH – parvient à soutirer de l'argent au numéro un mondial du luxe. Ce documentaire satirique a connu un succès inattendu, en dépassant les 230.000 entrées depuis sa sortie fin février. Il a même eu les honneurs du New York Times , cette semaine.

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Un documentaire "d'extrême gauche"

Sans grosse surprise, Bernard Arnault, a minimisé le propos de ce film qui est devenu une référence pour le mouvement de contestation "Nuit Debout". "Le groupe LVMH est l'illustration, l'incarnation de ce que pour ces observateurs d'extrême gauche l'économie libérale produit de pire", estime-t-il.

Si ce documentaire l'égratigne, selon lui, c'est parce qu'il a réussi à hisser LVMH au premier rang des entreprises mondiales. "Nous avons tous les défauts : d'abord nous sommes une grosse entreprise du CAC 40, nous avons de bons résultats ce qui aggrave notre cas, nous embauchons du personnel, en France en plus et à long terme, c'est épouvantable", ironise-t-il. "Lorsque je suis arrivé à la tête du groupe nous étions 20.000 et nous sommes 120.000 maintenant; et enfin nous sommes l'illustration des bienfaits de la mondialisation pour la France, c'est la catastrophe totale". Les anciens employés de l'usine Kenzo, évoqués dans le film, apprécieront l'ironie.

Un film encensé par une "presse bien-pensante"

Reconnaissant qu'il n'avait pas vu le film, Bernard Arnault assure qu'il est une cible facile, un "contre-exemple, pour ces petites organisations d'extrême gauche" qui ont réalisé ce film, mis en avant par la "presse bien-pensante, de gauche". Pas question, évidemment, de mentionner l'extorsion dont il fait l'objet dans le documentaire.

Le film, d'un modeste budget de 40.000 euros, a été refusé par le CNC, et le projet a pu aboutir via une campagne de financement participatif. Il a été diffusé lors des rassemblements du mouvement "Nuit Debout" à Paris ou encore à Toulouse.

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La rédaction de TF1info

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