Finalement relaxé après avoir aidé sa femme malade à mourir : "Je suis fou de joie", confie Jean Mercier, 88 ans

Anaïs Condomines
Publié le 10 novembre 2016 à 13h56, mis à jour le 10 novembre 2016 à 14h09
Finalement relaxé après avoir aidé sa femme malade à mourir : "Je suis fou de joie", confie Jean Mercier, 88 ans
Source : Sipa Press

SUICIDE ASSISTÉ - Condamné en première instance à un an de prison avec sursis pour avoir aidé son épouse malade à mourir, Jean Mercier, 88 ans, a été relaxé, ce jeudi, par la cour d'appel de Lyon. L'homme a accepté de répondre aux questions de LCI.

Il était trop fatigué pour se rendre au tribunal. Jean Mercier, 88 ans, a été relaxé ce jeudi 10 novembre par la cour d'appel de Lyon. Une décision qui n'a pas tenu compte des réquisitions du procureur de la République, qui avait demandé une peine d'un an avec sursis, conformément à la décision, en première instance, du tribunal correctionnel de Saint-Etienne. Cette peine avait alors fait l'objet d'un double appel de on avocat et du parquet.

L'aboutissement d'un marathon judiciaire qui a commencé un jour de novembre 2011. La femme de Jean Mercier, Josanne, malade et profondément déprimée, lui demande d'abréger ses souffrances et de "lui apporter l'eau et les médicaments". Un geste en forme de "promesse" selon Jean Mercier, qui relève davantage d'une "non-assistance à personne en danger" pour la justice. Lors de son procès en appel en septembre, le procureur avait quant à lui dénoncé une "aide au suicide".

"Je suis fou de joie"

Une décision qui constitue un "véritable soulagement" pour le comité de soutien de Jean Mercier, qui a fait ce jeudi le déplacement devant le tribunal de Lyon, ainsi que pour l'ADMD (association pour le droit à mourir dans la dignité), elle aussi présente.  Auprès de LCI, le président de l'association, Jean-Luc Roméro, se félicite d'une "justice qui joue son rôle" et "permet enfin au législateur de prendre ses responsabilités". Pour lui en effet, la loi Leonetti qui prévaut pour l'heure en matière de fin de vie, "est trop floue". Et conduit à la comparution, devant les tribunaux, " de personnes comme Jean, qui n'ont rien fait d'autre qu'un geste d'amour". "Les poursuites à son encontre étaient inacceptables. Ce que Jean a fait, beaucoup d'autres le font aussi en France."

Quelques instants après que la cour d'appel a rendu son arrêt, Jean Mercier s'est exprimé auprès de LCI : "Je suis incroyablement heureux. Je m'attendais à tout sauf à ça... En fait je m'attendais à une peine de principe, comme au premier procès. Je suis fou de joie." 


Anaïs Condomines

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