Marche pour le climat : qui est derrière cet appel à manifester devenu viral

par Matthieu JUBLIN
Publié le 7 septembre 2018 à 11h45, mis à jour le 8 septembre 2018 à 9h26
Marche pour le climat : qui est derrière cet appel à manifester devenu viral
Source : Capture d'écran / Facebook

MOBILISATION - Après avoir appris la démission de Nicolas Hulot, Maxime - Parisien anonyme et non encarté - a décidé d'organiser une "marche pour le climat", et son appel est vite devenu viral. Alors que sur Facebook, près de 130.000 personnes se sont dites intéressées à l'événement, qui doit avoir lieu samedi 8 septembre, Maxime est désormais épaulé par plusieurs associations. LCI l'a contacté.

"Est-ce que j'ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité [...], est-ce que j'ai une union nationale sur un enjeu qui concerne l'avenir de l'humanité et de nos propres enfants ?", demandait Nicolas Hulot, le mardi 28 août sur France Inter, au moment d'annoncer sa démission retentissante. Une semaine plus tard, l'environnement ne fait plus la une de tous les médias, mais l'appel de l'ancien ministre de l'écologie a quand même fait quelques émules.

Plusieurs manifestations en lien avec la défense de l'environnement sont organisées ce samedi 8 septembre en France. Parmi elles, un appel à "marcher pour le climat" à Paris connaît un succès indéniable : plus de 14.000 personnes indiquent qu'elles vont participer à cette marche, et 128.000 personnes sont intéressées par l'événement Facebook créé pour l'occasion.

Comme plein de Français, j'ai écouté à la radio la démission de Nicolas Hulot, et j'ai vraiment entendu son appel à avoir une société civile qui prend les problèmes à bras le corps
Maxime Lelong

LCI a contacté celui qui est à l'origine de cette mobilisation. Cet ancien journaliste âgé de 27 ans s'appelle Maxime Lelong. Souhaitant d'abord rester anonyme, il a d'abord créé la page Facebook "Explore le monde" afin de créer l'événement sans que son nom apparaisse. Mais devant le succès de son appel et les questions de plus en plus insistantes sur l'origine de cette initiative, Maxime a accepté de donner son identité à LCI afin de lever tout doute, mais ne veut "pas se mettre en avant".

"Comme plein de Français, j'ai écouté à la radio la démission de Nicolas Hulot, et j'ai vraiment entendu son appel à avoir une société civile qui prend les problèmes à bras le corps", explique Maxime. "Je me suis dit qu'il y avait forcément une marche sur le climat qui a été créée sur Facebook, mais il n'y en avait pas."

Maxime créé l'événement Facebook le soir même de la démission de Nicolas Hulot, prévoyant d'abord une manifestation le 2 septembre, et non le 8. "Puis ça a commencé à bien marcher", poursuit-il, expliquant qu'il n'avait alors entrepris aucune démarche pour organiser sa manifestation. À LCI, il confie n'avoir jamais organisé de tels rassemblements, et dit n'être ni encarté, ni membre d'aucune association. 

Quand l'appel de Maxime rejoint la "Journée mondiale pour l'action sur le climat" du 8 septembre

Parmi les nombreux messages de soutiens reçus dans les jours qui suivent, plusieurs associations se sont proposées pour aider Maxime, notamment l'ONG 350.org, qui prévoyait pour sa part d'organiser des manifestations le 8 septembre. Contactée par LCI, l'association explique qu'elle cherche avec de nombreux autres organisations, réunies sous l'étiquette "Rise for climate", à mobiliser les citoyens du monde entier sur les enjeux environnementaux, en amont du Sommet mondial sur l'action pour le Climat, qui aura lieu en Californie du 12 au 14 septembre 2018. 

L'ONG recense ainsi toutes les manifestations qui auront lieu le 8 septembre en France et dans le monde, comme celle lancée par Maxime. Nantes, Bordeaux, Marseille, Strasbourg... À ce jour, des rassemblements sont programmés dans plusieurs dizaines de villes situées dans toutes les régions de France. 

Un succès viral pour une manifestation... pas (encore) autorisée par la préfecture

Concernant le cortège parisien, Maxime indique s'être assuré qu'il ne mettra pas en avant une organisation en particulier. Le parisien souhaite en effet conserver un mot d'ordre le plus rassembleur possible, et se dit personnellement "ni pro, ni anti-Macron, ni pro, ni anti-Hulot". Maxime espère que cet intérêt pour son événement sur Facebook se transformera en vraie mobilisation sur le bitume : "J'espère qu'il va y avoir du monde maintenant ! Si les gens ne se déplacent pas, ce serait un mauvais signal."


Matthieu JUBLIN

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