EXPLICATIONS - Dans une interview accordée au magazine Harper’s Bazaar, Catherine Deneuve revient sur la polémique qui avait suivi l’affaire Weinstein. Elle justifie ses propos et préconise notamment des mesures dans les écoles pour faire la distinction entre le harcèlement et la drague.
Voici venu le temps des justifications. Quand l’affaire Weinstein avait éclaté en octobre 2017, beaucoup de stars hollywoodiennes s’étaient élevées contre les agissements du surpuissant producteur. Mais à l’époque, comme le rappelle Le Figaro, d’autres avaient à leur tour dénoncé les termes "très excessifs" des mouvements #MeToo ou #BalanceTonPorc. A commencer par Catherine Deneuve. Dans le magazine Harper’s Bazaar, elle revient enfin sur la polémique, et justifie à demi-mot ses propos de l’époque qui avaient fait polémique.
Celle qui se dit "du côté des femmes" estime que certains milieux comme le showbiz sont propices à ce genre de pratiques. "Le désir est au cœur de nombreuses professions créatives", dit-elle. Selon elle, il faut juste savoir où s’arrêter pour ne pas dépasser les limites : "Le défi consiste à connaitre la limite et à comprendre la différence entre flirter et aller trop loin", précise l’actrice de 74 ans.
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Le rôle de l’école
Dans cet entretien, elle pointe du doigt le défaut d’éducation, en particulier des hommes et préconise certaines mesures. "Je pense qu’il est temps de commencer dans les écoles. Les garçons essaient de séduire les filles, et parfois ils sont trop insistants, alors c’est véritablement une question d’éducation". A comprendre : il faudrait que les écoles enseignent à leurs élèves la frontière entre drague et harcèlement…
Dans sa tribune au Monde en janvier 2018, Catherine Deneuve refusait de s’associer au féminisme exacerbé lancé par les deux mouvements #MeToo ou #BalanceTonPorc. Le Figaro rappelle qu’elle ajoutait alors que "la drague insistante ou maladroite n’était pas un délit, ni la galanterie une agression machiste". Ces propos avaient fait scandale à l’époque, notamment du côté des figures féminines politiques (Ségolène Royal, Marlène Schiappa, etc.). Catherine Deneuve avait dû rédiger une lettre d’excuse publiée dans Libération quelques jours plus tard. "Rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon", avait-elle répondu.