Migrants : sept maires de grandes villes, dont Juppé et Aubry, dénoncent un manque de moyens

TRIBUNE - Plusieurs maires de grandes villes, dont Martine Aubry (Lille, PS) et Alain Juppé (Bordeaux, LR), réclament d'urgence des moyens supplémentaires face à l'afflux de migrants et demandent à l'Etat d'en "faire plus", dans une tribune publiée dans Le Monde.
"Il y a urgence." Dans une tribune publiée ce samedi dans Le Monde, sept maires de grandes villes dénoncent les moyens alloués aux migrants et réclament de l'Etat plus d'efforts. "L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension (...) les politiques publiques et institutionnelles classiques", écrivent les édiles de droite comme de gauche.
Dans ce texte, les maires dénoncent des dispositifs alloués à l'hébergement des demandeurs d'asile "complètement saturés, et ce malgré l'augmentation régulière du nombre de places...".
Il faut "réfléchir sans délai à la mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France", invoquent les élus Roland Ries, à l'initiative de l'appel (maire de Strasbourg, PS), Eric Piolle (Grenoble, EELV), Nathalie Appéré (Rennes, PS), Jean-Luc Moudenc (Toulouse, LR), Martine Aubry (Lille, PS), Alain Juppé (Bordeaux, LR) et Janna Rolland (Nantes, PS).
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L'accueil des migrants est un casse-tête pour les maires
Confrontés à l'insuffisance de l'accueil et de l'hébergement", les élus, qui se disent "au pied du mur", demandent que se tienne "rapidement une rencontre élargie avec l'Etat au plus haut niveau". "Car ce sont bien nous, les maires à la tête des grandes villes de ce pays, qui sommes au front face aux personnes en détresse, aux citoyens, aux associations", assurent-ils.
Dans une circulaire du ministère de l'Intérieur adressée aux préfets concernant le relogement des réfugiés, et consultée par l'AFP, le gouvernement fixe un objectif de mobilisation "de 20.000 logements" d'ici à fin 2018, "déclinés régionalement" pour assurer une "répartition équilibrée" des réfugiés, et en mobilisant les bailleurs du parc privé et public.
Par ailleurs, les autorités ont demandé aux préfets de mettre en place progressivement des "équipes mobiles" chargées du recensement des migrants dans l'hébergement d'urgence, au grand dam des associations (Médecins du Monde, Emmaüs, ...) qui dénoncent une logique "de recensement, d'étiquetage et de triage".
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