"Je ne peux plus être ta maman" : une vidéo dénonce le dilemme imposé aux femmes entre maternité et travail

par Charlotte ANGLADE
Publié le 12 mai 2017 à 22h47
"Je ne peux plus être ta maman" : une vidéo dénonce le dilemme imposé aux femmes entre maternité et travail

SENSIBILISATION - Dans un spot intitulé "Moms don't quit", "Les mamans ne démissionnent pas", le journal italien Corriere della Sera dénonce les inégalités qui pèsent encore sur les mères italiennes.

La fête des mères approche à grand pas. Et avec elle, son lot d’hommages à la maternité. C’est à ce moment précis que le quotidien italien Corriere della Sera a décidé de frapper un grand coup. Dans une vidéo à l’esthétique léchée, réalisée en partenariat avec une agence de pub, les réalisateurs dénoncent l’une des injustices qui touche encore de très nombreuses femmes dans le pays. "Pendant des décennies, en Italie, les employées ont dû signer des lettres de démission vierges au cas où elle tomberaient enceinte. Chaque année, des milliers de mères sont encore obligées de quitter leur travail", affiche dès les premières secondes ce spot.

"Je ne peux plus être ta maman"

Pour mieux pointer du doigt cette aberration, le journal italien a décidé d’inverser les rôles. Dans cette vidéo intitulée "Moms don’t quit", "Les mamans ne démissionnent pas", les mamans font tout le contraire. Dans une pièce épurée, meublée de deux tabourets, elles s’installent face à leur bambin pour leur annoncer une triste nouvelle. "Je dois démissionner", "Je ne peux plus être ta maman car je dois travailler", expliquent-elles la voix chevrotante à leurs enfants en larmes, interdits. "Si les enfants peuvent comprendre que c’est inutile, cruel et douloureux, pourquoi ne le pouvons-nous pas ? Il est temps de laisser le choix aux mères", conclut le Corriere della Sera. Un message plein d’espoir destiné aux Italiennes, mais aussi aux femmes du monde.

Les mamans françaises pas beaucoup mieux loties

En France, les discriminations à l'égard des mères de famille sont aussi monnaie courante. L'année dernière, la CGT avait lancé une campagne de sensibilisation à l’occasion de la semaine de l’égalité professionnelle femmes/hommes. Elle invitait tout un chacune, mais aussi tout un chacun, à partager les petites phrases entendues au quotidien sur les réseaux sociaux avec le hashtag #VieDeMère. "T'as 3 enfants et tu travailles... mais ton mec y gagne pas bien sa vie ou quoi ?", témoignait par exemple une internaute anonyme.

En 2015, 31% des femmes pensaient que leur départ en congé maternité avaient eu un impact négatif sur leur évolution professionelle et et 26% sur leur salaire, selon un sondage Ipsos pour Elle active. 55% des mères de famille estimaient aussi que leur employeur ne leur permettait pas de bien concilier leur vie professionnelle avec leur vie privée. C'est donc l'une des raisons pour lesquelles plus de 30% des femmes travaillent à temps partiel, contre 7% des hommes.


Charlotte ANGLADE

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