Mort de Christophe de Margerie : l'enquête s'annonce complexe

Publié le 21 octobre 2014 à 20h18

ENQUETE - La polémique enfle sur les circonstances du crash qui a coûté la vie à Christophe de Margerie, PDG de Total, lundi soir. Le comité d'enquête russe a notamment mis en cause le conducteur "ivre" de la déneigeuse impliquée, mais son avocat dément.

Comment l'avion transportant le PDG de Total Christophe de Margerie a-t-il pu percuter une déneigeuse au moment du décollage, se retourner et prendre feu, tuant tous ses occupants ? Le comité d'enquête mis en place mardi matin n'a pas encore permis d'y voir plus clair sur les circonstances exactes du drame survenu lundi soir sur la piste de l'aéroport Vnoukovo, au sud-ouest de Moscou (Russie).

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Le seule certitude qu'ont les enquêteurs russes pour le moment est qu'il ne "s'agit pas d'un tragique concours de circonstances, mais d'une négligence criminelle des fonctionnaires". Une première conclusion – plutôt vague – qui semble privilégier l'hypothèse d'un partage des responsabilités. Erreur de pilotage, erreur du contrôle aérien, faute du conducteur de l’engin, mauvaise visibilité : aucune de ces pistes n'est pour l'heure écartée.

"Il ne boit jamais"

Les enquêteurs ont néanmoins ciblé l'homme au volant de la déneigeuse, Vladimir V., qui semble avoir joué un rôle clé dans l'accident. Son "état d’ivresse" au moment des faits a rapidement été évoqué par les autorités russes pour expliquer la présence de l'engin au bord de la piste de décollage. Avant que l'avocat de cet employé, cité par l'agence Interfax, affirme qu'il n'avait pas une goutte d'alcool dans le sang : "Il ne boit jamais, cela peut être confirmé par sa famille, comme par les médecins (…) Au moment de l'accident, il avait toute sa tête". Quid des tests d'alcoolémie ? Son client souffrirait d'insuffisance cardiaque chronique, martèle l'avocat. Qui n'a pu empêcher son interpellation.

Trois enquêteurs du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour sécurité de l’aviation civile (BEA) devaient arriver mardi à Moscou pour épauler les enquêteurs russes présents à Vnoukovo. Comme si la confusion n'était pas suffisante, ceux-ci ont assuré mardi après-midi que le conducteur de la déneigeuse à l'origine de l'accident était décédé... avant de rétropédaler, confirmant qu'il avait bel et bien survécu, apparemment sans la moindre égratignure. Un examen de l’éventuelle "consommation d'alcool et de substances psychotropes" des aiguilleurs du ciel de l'aéroport a été ordonné par le comité d'enquête. Prévenant que certains membres de la direction pourraient être prochainement "suspendus de leurs fonctions" s'ils venaient à entraver l'enquête. Le ciel semble s'être assombri pour de bon au dessus de l'aéroport moscovite.

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La rédaction de TF1info

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