Ne pas avoir d'enfant : un choix de vie pour 5% de Français

par Maud VALLEREAU
Publié le 12 février 2014 à 17h47

SOCIETE - L'Ined publie une étude qui se penche sur l'"infécondité volontaire" des Français. Ils sont 5% à déclarer ne pas vouloir d'enfants malgré la pression sociale

Un enfant ? Pas pour eux. Ils sont 5% de Français à déclarer ne pas en vouloir, selon l'Ined * (Institut national d'études démographiques), qui s'est penché sur les réfractaires du biberon : 6,3% pour les hommes, 4,3% chez les femmes. Une minorité surnommée par certains : les "no kids". 

Et ils se font encore plus rares lorsqu'ils sont en couple : 3% des femmes, 5% des hommes. Une espèce quasi inexistante chez les couples de + 35 ans : quel que soit leur milieu social, presque tous veulent devenir parent (ou le sont déjà), souligne l'étude dévoilée mercredi, intitulée : Rester sans enfant : un choix de vie à contre-courant". Car cette décision de ne pas pouponner est souvent mal vue dans une France qui affiche fièrement un des taux de fécondité les plus élevés de l'Union européenne : 1,99 enfant par femme. "La pression sociale pour avoir des enfants est forte à tous les âges, et d’autant plus à ceux de pleine fécondité, entre 25 et 35 ans", expliquent Charlotte Debest et Magali Mazuy, auteures de l'enquête.

Epanouissement personnel

Alors, qui sont ces résistants à la parentalité ? Du côté des femmes qui ne sont pas en couple, ce sont le plus souvent des diplômées. "Elles sont plus que les autres inscrites dans des parcours de vie sortant des schémas traditionnels de socialisation assignés aux femmes dès le plus jeune âge", analyse l'Ined. A l'inverse, les hommes sont moins nombreux à ne pas vouloir d'enfant lorsqu'ils ont un haut niveau d'études.

Et si l'inconscient collectif imagine ces oiseaux rares malheureux, que nenni ! La notion d'épanouissement personnel est largement avancée par les "no kids" : 79% des femmes et 83% des hommes disent ainsi "être bien sans enfant". L'âge, les questions matérielles ou de santé sont en effet moins souvent cités. Pour ceux qui ont décidé de faire fi des préjugés, ce "choix à contre-courant" est bel et bien mûrement réfléchi.

*L'enquête s'appuie notamment sur les résultats d'une étude "Fecond", réalisée en 2010 auprès de 8.648 personnes et d'une enquête par entretiens qualitatifs menés en 2009-2010 auprès de 51 personnes.
 


Maud VALLEREAU

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