MÉMOIRE - Depuis l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, aucun feu d'artifice n'avait plus été tiré dans la ville. Jusqu'à samedi soir. La fête du port a permis aux Niçois de renouer avec la fête populaire. Sans oublier le drame terrible qui a endeuillé la ville.
Près de 50.000 personnes sont venus admirer le feu d’artifice de la fête du port samedi soir à Nice. L’événement n’avait rien d’anodin. C’était le premier feu d’artifice organisé à Nice depuis le 14 juillet 2016 et le terrible attentat qui a fait 86 morts.
Le spectacle a été conçu par la même équipe d'artificiers que celui du soir de l'attentat il y a deux ans. Gratuite, la manifestation était entourée d'importantes mesures de sécurité, unanimement appréciées et assurant un confinement des spectateurs derrière des herses en béton et des portiques de sécurité où des agents contrôlaient les sacs.
"On est là, on est toujours là. pour célébrer la vie", confie une spectatrice à LCI. "Malgré tout ce qui s'est passé, on essaie d'avance, de ne pas céder à la peur", explique une autre. Massées sur un quai situé dans le prolongement de la Promenade des Anglais, des milliers de personnes – dont beaucoup de familles avec enfants - ont assisté au spectacle.
"Regain de vie "
"La Fête du Port, c'est le premier événement où l'on se retrouve entre Niçois depuis l'attentat, c'est gratuit et populaire, ça attire les même personnes qu'aux 14 juillet. Là, on se sent en sécurité", confie Aurélie à l'AFP, une infirmière de 39 ans dont une collègue a perdu son mari dans l'attentat. "Depuis deux ans, je pèse le pour et le contre avant quand je fais une sortie en ville", dit-elle.
Renouer avec le feu d'artifice ? "Ca fait du bien, c'est comme un regain de vie après une sorte de sommeil qui s'était installé", assure Jean-Louis, un Niçois de 48 ans. "Le système de sécurité, je sais pas combien que ça coûte mais c'est très bien ! Les gens n'ont pas d'appréhension car ils savent qu'ils ont été filtrés". Le soir de l'attentat, il avait eu juste eu le temps de faire demi-tour avec ses enfants pour éviter le mouvement de panique. L'attentat, commis par un Tunisien installé à Nice depuis dix ans, avait été revendiqué deux jours plus tard par le groupe État islamique. La mairie, critiquée tout comme la préfecture pour le dispositif de sécurité prévu ce soir-là, avait ensuite fermé la Promenade des Anglais à tout événement en signe de deuil, mais au bout d'une année les manifestations en tout genre ont repris, marathon, course cycliste.
Un autre feu d'artifice pendant la saison touristique
"On n'avait pas encore reconquis le terrain d'une fête populaire", explique le maire Christian Estrosi, qui a réservé ses premiers mots samedi soir aux 86 victimes du 14 juillet 2016 et à leurs familles. Concurrencé par Cannes qui organise un festival international de pyrotechnie chaque été, Nice espère proposer un autre feu d'artifice pendant la saison touristique.
Mais il n'aura lieu ni le soir de la fête nationale ni le lendemain comme dans le reste de la France.