INTERVIEW - Dans son ouvrage intitulé "À un clic du pire : la protection des mineurs à l'épreuve d'Internet", Ovidie, ex-actrice de films X, dénonce les dérives de ce que l'on appelle "les tubes", ces sites pornographiques gratuits, accessibles en quelques clics par n'importe quel enfant, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés.
Article publié pour la première fois le 7 mars 2018. Nous le republions ce vendredi 7 juin après la publication d'une enquête commanditée par le Fonds Actions Addiction, la Fondation Gabriel-Péri et la Fondation pour l'innovation politique sur les addictions des ados. Tabac, alcool, cannabis, cocaïne, porno, jeux vidéo et utilisation des écrans : elles montrent que les niveaux de consommation sont "inquiétants" parmi les jeunes de 14 à 24 ans.
93% des garçons et 62% des filles de moins de 18 ans ont déjà visionné une vidéo pornographique en ligne, la plupart du temps avec leur téléphone portable, selon une enquête publiée en 2017. Conséquence, l'âge de la découverte du porno est descendu à 9 ans ! La faute des "tubes", ces sites de streaming gratuits (YouPorn, Pornhub...), en accès libre sur internet que dénonce Ovidie, ex-actrice de films X, dans un livre coup de poing A un clic du pire : la protection des mineurs à l'épreuve d'internet (Editions Anne Carrière).
Et la jeune femme, aujourd'hui auteure et réalisatrice, notamment du documentaire Pornocratie qui révélait pour la première fois l'existence de multinationales du sexe, sait de quoi elle parle. Son pamphlet en est d'autant plus glacial, alors que ces plateformes agissent en toute illégalité, avec du contenu piraté, sans aucun respect des lois européennes en termes de protection de l'enfance.
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