SUCCESSION - Alors que Pascal Pavageau est devenu vendredi le nouveau secrétaire général de Force ouvrière, l’ancien numéro un, Jean-Claude Mailly, n’a pas attendu longtemps pour dénoncer "l'hypocrisie et la duplicité" de son successeur. Une attaque lâchée au moment où ce dernier prenait la parole pour la première fois comme patron du syndicat.
"Je suis redevenu libre !" Jean-Claude Mailly n’a pas tardé à lâcher ses premières piques. Alors que le secrétaire général sortant de Force ouvrière (FO) a laissé sa place ce vendredi matin à Pascal Pavageau – seul candidat en lice, élu avec 96,8% des voix – après 14 ans à la tête du syndicat, les tensions déjà latentes entre les deux hommes ont fini par s’étaler au grand jour en milieu d’après-midi.
D’un tweet clamant, donc, sa liberté retrouvée (voir ci-dessous), Jean-Claude Mailly s’est attaqué à son successeur au moment où ce dernier prononçait son premier discours dans ses nouvelles fonctions à la tribune du congrès du syndicat à Lille. "Discours du nouveau secrétaire général de FO : hypocrisie et duplicité. Respect aux militants réformistes", écrit celui qui s’est distingué par son absence au dernier jour de ce grand raout pour le moins agité.
Je suis redevenu libre! Discours du nouveau secrétaire général de FO: hyoocrisie et duplicité. Respect aux militants réformistes — Jean-Claude Mailly (@jcmailly) 27 avril 2018
Pavageau regrette l’absence de Mailly
Pascal Pavageau avait pourtant semblé vouloir déminer la situation quelques instants auparavant. "Je pense qu'il n'y a pas de fracture, il y a des débats", avait-il expliqué devant la presse, avant la salve lancée par son prédécesseur. "L'unité, elle est toujours là" et "je ne doute pas que sur l'essentiel nous nous rassemblerons".
Et d’ajouter plaidant pour l'unité syndicale "la plus large" : "La position très majoritaire, pour ne pas dire unanime, de l'ensemble de l'organisation est de dire : il faut aller voir d'abord l'ensemble des autres organisations de manière à ce que nous puissions regarder ensemble les points de convergence que nous avons. Et le cas échéant, faire des propositions d'actions communes si cela est possible." Interrogé sur l'absence de Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau a dit la regretter, "à titre personnel".