Pokemon Go (enfin) disponible en France : parents, devez-vous vous inquiéter de ce phénomène ?

par Sibylle LAURENT
Publié le 24 juillet 2016 à 11h17
Pokemon Go (enfin) disponible en France : parents, devez-vous vous inquiéter de ce phénomène ?

GO GO GO - Le jeu de réalité augmentée sur mobile, phénomène mondial, a été lancé en France ce dimanche. Ce jeu qui abolit les frontières entre réel et virtuel a déjà donné lieu à de nombreux incidents. Les autorités rappellent les consignes de sécurité.

Les fans étaient hystériques. Pensez donc: la sortie était d’abord prévue pour le week-end du 14 juillet. Puis elle a été repoussée, en raison de l'attentat de Nice. Avant d'être  annoncée pour le 21 juillet . Mais non : finalement, ce n'est que depuis ce dimanche que le jeu est disponible en France. De quoi parle-t-on ? De Pokémon go, un jeu de réalité augmentée disponible sur smartphone, devenu en quelques semaines, aux Etats-Unis, l’application gratuite la plus téléchargée sur IOS et Android. Il permet à ses utilisateurs de capturer des monstres en se déplaçant, le téléphone à la main, en ville ou ailleurs.

► Les risques ?
Un jeu virtuel dans le monde réel : l’idée est présentée comme une belle manière de faire sortir le geek de chez lui. De lâcher un peu sa console et de sortir au grand air. Sauf que très vite, dans les pays où l’application a été déjà lancée, les premières dérives sont apparues. Car un joueur de Pokémon Go lâché dans la nature devient totalement sourd et aveugle à tout ce qui n’est pas sa quête, et donc plus tellement attentif aux dangers extérieurs.

Les incidents parfois loufoques se multiplient. Comme ces policiers de Baltimore, embarqués en voiture, qui se sont fait percuter par un véhicule . Le conducteur fautif était en train de jouer au volant. Au Texas, un homme n’a pas pu s’empêcher de continuer sa partie pendant que sa femme était en train d’accoucher : un Pokémon était en effet apparu au pied de son lit. Dans l'état de Washington, une jeune femme a trouvé un cadavre flottant sur une rivière en cherchant un Pokemon "eau". 


Dans un registre plus grave, un jeune homme qui s’est fait poignarder dans la rue aux Etats-Unis, n’a pas voulu être hospitalisé avant d’avoir fini sa partie. D’autres, totalement perdus dans leur jeu, se sont aventurés en bordure de falaise, sans se rendre compte des dangers qu’ils prenaient. Dingos ?

Le jeu va jusqu’à poser de gros problèmes en termes de sécurité. En Australie, des commissariats ont ainsi été pris d’assaut par des joueurs qui y cherchaient un Pokémon. Mardi dernier encore, la police indonésienne a annoncé qu'un Français était entré par inadvertance dans une base militaire en jouant à Pokémon Go sur son smartphone. Il a été interpellé et interrogé pendant plusieurs heures.

Mais ces dérives pourraient servir de prétexte : "Il est possible que de nombreux inconnus essayent de pénétrer dans des propriétés privées pour commettre des délits, mais prétendent ensuite qu'ils chassaient des Pokémon", prévient ainsi un porte-parole de l’armée indonésienne. Autre possibilité : se servir de l’application pour faire venir des joueurs dans des endroits isolés et leur voler leur portable. Dans le Missouri, des cambrioleurs ont ainsi commis une douzaine de cambriolages . Ils attiraient des joueurs hors de chez eux grâce à un leurre virtuel, et en profitaient pour vider leurs maisons.

Plus dramatique : au Guatemala, un jeune joueur est décédé après s’être fait tirer dessus . Chassant un Pokémon, il est entré dans une maison, et il a reçu une balle. Il semblerait que les agresseurs aient repéré leur victime via l’application.

► Des conseils de sécurité ?
Des débordements, qui obligent les autorités à rappeler des mesures parfois… évidentes. La police du Tennessee a ainsi émis un message d'alerte sur son compte Twitter incitant les automobilistes à ne pas utiliser le jeu en conduisant.

L’Indonésie vient de son côté d'interdire aux policiers et aux militaires de jouer au Pokémon Go pendant les heures de service. Le pays estime que cela représente une menace pour la sécurité du pays, et pourrait servir à des activités d’espionnage. La Bosnie n'est pas épargnée : les chasseurs de ces petites créatures imaginaires ont ainsi été priés d'éviter les champs de mines hérités de la guerre.

En France, la gendarmerie fait aussi de la prévention : elle a posté sur son compte Twitter quelques conseils. Qui paraissent du bon sens, mais qui, au vu des faits relatés ailleurs dans le monde… ne perdent rien à être un peu rabâchés.

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Sibylle LAURENT

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