Pouvoir d'achat : le niveau de vie des plus pauvres a baissé depuis le début du quinquennat Macron

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 17 novembre 2021 à 10h37, mis à jour le 17 novembre 2021 à 12h06

Source : TF1 Info

DIFFICULTÉS - En moyenne, les 5% de ménages les plus pauvres en France ont vu leur niveau de vie reculer de 0,5 % depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, révèle une étude de l'Institut des politiques publiques.

Le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron sur la hausse du pouvoir d'achat battu en brèche. Une étude publiée mardi par l'Institut des politiques publiques (IPP) estime que le niveau de vie - ensemble de leurs revenus après impôts et prestations - des Français les plus modestes a reculé ces cinq dernières années. Les 5% de ménages les plus pauvres ont, en moyenne, perdu 0,5% sur ces dernières années. La hausse des taxes sur l'énergie et le tabac n'a pas été compensée par les revalorisations moindres de certaines prestations. Néanmoins, ces résultats peuvent recouvrir "des situations très hétérogènes", note l'étude. D'ailleurs, une partie des ménages les moins aisés a vu ses revenus progresser de 2% environ, grâce à la revalorisation de la prime d'activité et du minimum vieillesse.

Les plus riches tirent leur épingle du jeu

En revanche, le pouvoir d'achat moyen de l'ensemble des foyers a progressé d'environ 1,6% depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Les effets des mesures "sont globalement très positifs sur les ménages actifs", avec une hausse du niveau de vie de 3,5% en moyenne, alors qu'ils sont "globalement assez limités" chez les retraités, a expliqué Paul Dutronc-Postel, un des auteurs de l'étude lors d'une présentation. 

Toutefois, ce sont les 1% les plus riches qui ont engrangé la hausse la plus importante (en pourcentage), avec un gain moyen de 2,8%. Parmi eux, les 0,1% les plus riches ont encore davantage gagné (environ +4%). Ces derniers ont particulièrement bénéficié en début de quinquennat de la suppression de l'ISF, remplacé par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI) ou encore de l'instauration du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital.

Une vision en contradiction avec l'analyse de Bercy

Le mois dernier, le gouvernement avait présenté un tout autre bilan de sa politique. Selon une étude de la direction du Trésor au ministère de l'Économie, le niveau de vie des ménages aurait progressé de 4% pour les 10% de ménages les plus modestes, et de 2% en moyenne pour la plupart des ménages. De quoi supposément invalider la critique d'un président de la République "président des riches". Bercy pointe notamment le fait que le rapport de l'IPP ne prend pas en compte certaines mesures "qui bénéficient directement (aux ménages) au bas de la distribution", comme le "100% santé", "MaPrimeRenov" ou le "contrat d'engagement jeunes". 

Cette étude tombe mal alors que le pouvoir d'achat est le sujet jugé le plus important par les Français, selon divers sondages, en vue de la présidentielle. Elle montre "l'aspect profondément anti-redistributif" de la politique du gouvernement en faveur des plus aisés, fustige le député La France insoumise, Eric Coquerel. 


Maxence GEVIN avec AFP

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