Prisons : Nicole Belloubet assure sur LCI le service après-vente de la réforme Macron

Anaïs Condomines
Publié le 7 mars 2018 à 9h32
Prisons : Nicole Belloubet assure sur LCI le service après-vente de la réforme Macron

POLITIQUE CARCÉRALE - La ministre de la Justice était l'invitée de la matinale de LCI ce mercredi 7 mars, au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron en matière de réforme des prisons. Elle a défendu les mesures du projet.

Ce mercredi 7 mars, la garde des Sceaux était de service après-vente. Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron en matière de politique carcérale et de réforme des prisons, Nicole Belloubet répondait aux questions d'Audrey Crespo-Mara dans la matinale de LCI.

Au menu, deux maîtres mots -adaptation et exécution - pour servir un élément de langage récurrent : la volonté du président de la République de "redonner du sens aux peines", qui devront désormais être "adaptées et réellement exécutées." D'où cette mesure principale et rare nouveauté de ces dernières annonces : la fin des peines de prison de moins d'un mois. "Une peine d'emprisonnement d'un mois a peu de réussite car elle entraîne souvent de la récidive" explique donc la ministre. Celles-ci seront dorénavant remplacées par "d'autres sanctions", comme les TIG (travaux d'intérêt général), élevés en peine autonome (c'est-à-dire qu'ils pourront être prononcés à l'audience par le juge, au lieu d'être décidés ensuite par le juge d'application des peines.)  

Des sanctions pour "permettre le maintien du lien social"

Même philosophie sur les condamnations allant de un à six mois. Là encore, le gouvernement entend généraliser les peines alternatives comme le bracelet électronique. Nicole Belloubet précise : "Entre 1 et 6 mois, un condamné n'a pas le temps d'effectuer un travail d'insertion et souvent il est coupé de sa vie sociale. L'idée, c'est que les sanctions permettent le maintien du lien social."

Aux détracteurs qui pourraient y voir une forme de laxisme, la ministre insiste : "C'est exactement l'inverse. La réalité aujourd'hui, c'est que les peines de prison sont exécutées beaucoup trop tardivement. (...) L'idée, c'est que les peines soient effectives."

De 15.000 à 7.000 nouvelles places

Reste qu'une des promesses phares d'Emmanuel Macron de créer 15.000 nouvelles places de prison ne verra pas le jour. Le président a en effet annoncé un chiffre de 7.000 nouvelles places créées durant le quinquennat. Sur ce point encore, Nicole Belloubet est fidèle au poste et assure ne voir dans cette nouvelle annonce aucune promesse brisée :  "Il faut des établissements différenciés suivant la nature des peines. Nous avons besoin de maisons d'arrêt, bien entendu, mais nous avons aussi besoin d’établissements peut-être moins sécurisés pour des gens qui sont en fin de peine ou qui ont des peines très courtes. Nous allons construire des établissements à sécurité adaptée", affirme-t-elle.

À noter néanmoins que pour les associations de défense des droits des détenus, comme l'OIP, la mise en place de nouveaux programmes immobiliers n'a jamais été perçue comme une solution à la surpopulation carcérale. 


Anaïs Condomines

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