Qui a trahi Anne Frank ? Une enquête désigne un notaire juif qui voulait sauver sa famille

Publié le 17 janvier 2022 à 21h27

Source : JT 13h WE

MYSTÈRE - Qui a dénoncé Anne Frank et sa famille en 1944 aux nazis ? Un livre fondé sur l'enquête d'un ancien agent du FBI désigne comme suspect principal un notaire juif qui l'aurait fait pour sauver ses proches.

Connue dans le monde entier pour son journal intime rédigé entre 1942 et 1944, alors qu’elle et ses proches se cachaient dans un appartement clandestin à Amsterdam, Anne Frank aurait été trahie par un notaire juif qui voulait sauver sa famille. C'est du moins la thèse de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, avec son livre "Qui a trahi Anne Frank ?" à paraître ce mardi aux éditions HarperCollins. Un documentaire sur CBS en accompagne la publication.

Les allégations contre Arnold Van den Bergh, mort en 1950, ont été étayées par des techniques modernes ainsi qu'une lettre anonyme envoyée au père d'Anne Frank, seul survivant de la famille, après la Seconde Guerre mondiale, identifiant le notaire comme un traître.

La Maison d'Anne Frank, musée consacré à la jeune fille, a déclaré être "impressionné" par l'enquête menée par le détective à la retraite du Bureau fédéral d'enquête Vince Pankoke, et sur laquelle Rosemary Sullivan s'est appuyée. L'institution a toutefois a souligné qu'une investigation plus approfondie était nécessaire. En 2016, le détective avait été enrôlé par un réalisateur de documentaires néerlandais pour diriger une équipe chargée de résoudre le cold case.

Avec l'intelligence artificielle

La famille d’Anne Frank avait fui l’Allemagne en 1933 pour les Pays-Bas. Cachée dans un appartement, l'adolescente a été arrêtée le 4 août 1944. Déportée vers le camp d’extermination d’Auschwitz, elle est morte l'année suivante, à l'âge de 15 ans, après son transfert dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.

Depuis, différentes théories ont circulé sur ce qui avait mené au raid qui a révélé l'annexe où se cachait la famille. Le nom de Van den Bergh n'avait jusqu'ici reçu peu d'attention, mais a été mis au jour au cours de l’enquête, qui a utilisé notamment l’intelligence artificielle pour analyser un volume considérable de données.

Les enquêteurs ont découvert que sa famille bénéficiait d'une exemption de déportation. Celle-ci avait été révoquée au moment de la trahison des Frank, mais la déportation n'avait finalement pas eu lieu, pour des raisons encore inconnues. Le notaire était également un membre fondateur du Conseil juif, organe administratif que les nazis ont utilisé afin d'organiser les déportations. À la fin de la guerre, à laquelle il a survécu ainsi que le reste de sa famille, celui-ci a disparu des radars.

Ronald Leopold, directeur exécutif de la Maison d'Anne Frank, a averti que des questions subsistaient sur la lettre anonyme et qu'une enquête plus approfondie était nécessaire. "Vous devez être très prudent avant d'inscrire quelqu'un dans l'histoire comme celui qui a trahi Anne Frank si vous n'êtes pas sûr à 100 ou 200% de cela", a-t-il déclaré auprès de l'AFP.

La petite-fille d'Arnold Van den Bergh, qui a parlé aux chercheurs de son histoire familiale, a été informée de leurs découvertes le week-end dernier. Elle a refusé de commenter l'affaire.


La rédaction de TF1info avec AFP

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