Qui sont "Les Napoléons", ce club qui s'est offert Barack Obama pour une conférence à Paris ?

Publié le 2 décembre 2017 à 7h00, mis à jour le 3 décembre 2017 à 7h47
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Source : Sujet JT LCI

UN AMÉRICAIN A PARIS - Le 44ème président des Etats-Unis était à la Maison de la radio à Paris samedi à l'invitation des Napoléons. Un réseau créé par deux publicitaires qui, chaque année, organisent des événements où se mêlent patrons et influenceurs.

"Les Napoléons" ne vous disent sans doute pas grand-chose. Pourtant, ce réseau professionnel a frappé un grand coup dans son univers, celui de la pub et de la communication. Et pour cause, Barack Obama "himself" a accepté de venir à Paris, ce samedi 2 décembre, pour participer à une conférence qu'ils organisaient à la Maison de la radio. Un événement à guichet fermé.

C'est d'ailleurs l'essence même des Napoléons : proposer un "réseau social" composé par des "académiciens". Environ 1.500 personnes, travaillant essentiellement dans la publicité, l'industrie, les médias. A la manœuvre : Mondher Abdennadher et Olivier Moulierac. Ce sont eux, deux "pubards" passés par RSCG (devenue l'agence Havas), qui ont créé le projet en 2014. "On est des facilitateurs de rencontres, de relations, de business", a expliqué au Monde Mondher Abdennhader, 55 ans, pour décrire leur objectif. Le choix du nom ? Un hommage à un "grand innovateur". Parmi les membres fondateurs, on retrouve également le numéro 2 de France Télévisions, Xavier Couture, la communicante Anne Méaux, ou encore l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon. 

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"Échanger sur le fond"

Depuis 2015, les deux associés proposent chaque année deux rassemblements : Arles l'été, Val d'Isère l'hiver. Prix du "pass" pour la prochaine session savoyarde durant trois jours ? 3.400 euros. Cette escapade d'où il est reparti en ayant "appris deux –trois trucs", Anthony Hamelle se l'est offert en juillet dernier. A Arles, ce directeur des stratégies digitales chez TBWA Paris a pu assister au premier "joli coup" des Napoléons : faire venir François Hollande. Fraichement libéré de sa fonction présidentielle, il s'agissait de sa première apparition publique. Mais Anthony Hamelle nous l'assure : l'intérêt de ces raouts organisés par les Napoléons ne réside pas forcément là. "A Arles, il y avait un mélange de figures connues, allant de François Hollande au PDG de Nespresso en passant par le patron du Palais de Tokyo. Mais la vraie "magie", ce sont les ateliers qui se déroulent le matin avec des personnes beaucoup moins connues. Par exemple quand une femme qui a lancé une école de français pour les réfugiés nous parle des nouvelles méthodes éducatives."

Ce communicant le reconnait lui-même, les conférences rythment la vie de l'univers du marketing et de la publicité. Sauf que les Napoléons auraient trouvé une formule plus efficace.  "J'en ai fait, je connais, c'est toujours bien pour le networking (réseau, ndlr) mais de là à dire qu'on apprend quelque chose et qu'on repart avec des opportunités, pas forcément. Les Napoléons, en revanche, sont plus "intelligents". Ils ont trouvé une forme d'intimité qui s'installe très vite et qui permet d'échanger sur du fond."

Barack Obama, un "joli coup" à 400.000 euros ?

Un échange sur le fond qui, Anthony Hamelle l'espère, sera également au rendez-vous samedi à Paris. "Barack Obama chez les Napoléons ? Ils sont capables de réunir les bonnes personnes autour pour écouter le 44eme président des Etats Unis et lui poser quelques questions intéressantes", espère-t-il, curieux d'assister à cette "discussion". Une discussion à laquelle 800 personnes devraient assister. Si la plupart sont invitées par des sponsors, les autres devront mettre la main au portefeuille et acheter leur ticket pour le séjour en février à Val d'Isère. Soit 3 400 euros.

Si le passage de Barack Obama chez les Napoléons est désormais une certitude, reste à savoir à quel prix l'ancien président a accepté de se déplacer. Sans doute pas gracieusement : en septembre, il est intervenu lors d’une convention sur la santé organisée par la banque d’investissement Cantor Fitzgerald à New York pour laquelle il aurait été rémunéré 400.000 dollars. Sur France Inter, le PDG d'Orange Stéphane Richard a évoqué la conférence, puisque en tant que "parrain" des Napoléons, c'est à lui que reviendra de poser des questions à l'ancien président. Est-il également à l'origine de sa présence à Paris ? Le PDG l'assure : "Ce sont les Napoléons qui ont tout géré". Le thème de la discussion est, lui aussi, un secret pour le moment.

Selon Libération, Orange serait pourtant l'un des principaux "partenaires financiers des Napoléons, et le Canard Enchainé affirme que l'addition pour la venue de Barack Obama a été payée par l'opérateur. Faux, réfute Orange, évoquant un simple contrat de sponsoring avec Momentum, la société de Mondher Abdennadher et Olivier Moulierac, laquelle organise les événements des Napoléons. Une société qui, en trois ans, aurait par ailleurs levé 2,2 millions d'euros auprès d'une poignée de mécènes. Il faut bien cela pour s'offrir un ancien président autour de sa table. "Une venue d'Obama, cela se paie", estime Anthony Hamelle, pas dupe. De la Maison Blanche à la Maison de la radio, il n'y a qu'un pas.


Thomas GUIEN

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